L’heure tourne, inexorablement, et la planète grille ses dernières
cartouches. Les études alarmantes s’enchaînent ; les catastrophes climatiques
meurtrières se multiplient, mais les appels à la raison restent sans effet.
Tous les signaux virent pourtant à l’écarlate : 2024 est considérée comme
l’année la plus chaude ; la température moyenne mondiale a battu les
records précédents et dépassera, pour la première fois, 1,5 °C de réchauffement
par rapport à l’ère préindustrielle, selon un rapport de l’Organisation
météorologique mondiale. Le tournant est « historique »,
insiste cette agence onusienne. Rien n’y fait.
L’heure tourne, mais à Bakou, la COP29 piétine. Tergiversations,
rétropédalages, atermoiements, impossible convergence sur le texte final au
terme d’une semaine de discussions. « Arrêtons le théâtre et
passons aux choses sérieuses ! » s’est exaspéré Simon Stiell, le
secrétaire exécutif de l’ONU climat. L’une des pierres d’achoppement porte sur
le New Collective Quantified Goal, à savoir les objectifs de financement, et
singulièrement l’aide consacrée par les grandes puissances à la transition
climatique des pays en développement. Sous l’égide des Nations unies, des
économistes ont évalué à 1 000 milliards de dollars par an le montant
de l’enveloppe indispensable pour garantir les mutations à opérer. Mais aucun
accord ne se dessine.
L’heure tourne, mais pas de fumée blanche du côté de Rio de Janeiro où se
tient le G20, et dont les
pays membres sont pourtant responsables de 80 % des émissions mondiales de
gaz à effet de serre. Pas un mot sur la sortie des énergies fossiles alors que
la COP28 en faisait mention pour la première fois. Quant au financement – le
nerf de la guerre contre le réchauffement climatique –, les dirigeants des
États les plus riches se sont bornés à des déclarations de principe, mais sans
aucune avancée tangible en termes de chiffrages et de contributeurs, dont la
Chine. Le président brésilien, qui a poussé à la création d’une Alliance
globale contre la faim, a plaidé auprès de ses homologues pour une taxation des
ultrariches. Sa proposition a peu de chance d’aboutir. Encore une occasion
manquée. L’heure tourne, inexorablement.
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