Ceux qui n’espèrent plus ont le cœur en jachère, errent
dans le désert sans ligne d’horizon, ils sont de grands oiseaux qui survolent
la terre, sans jamais retrouver ce qui fut leur maison. Ils revivent sans fin
un passé qui les ronge, leur vie s’est arrêtée un matin de printemps, le soleil
n’est plus là dans le jour qui s’allonge, puis la nuit fond sur eux et leur dit
je t’attends. Ceux qui n’espèrent plus ont besoin qu’on leur dise qu’il y a
quelque part un rivage nouveau, dans cet arbre là-bas un bouquet de cerises à
cueillir en rêvant d’aller toujours plus haut. Ils reprendront alors le cours
de leur voyage, des fleurs ou des amours les prendront par la main, sur leurs
cahiers jaunis renaîtront quelques pages où écrire en couleurs juste le mot
demain. Ceux qui n’espèrent plus, je leur dis cette chance que la vie peut
parfois servir aux démunis, sous le feu de l’orage et des cieux en démence, peut
s’ouvrir un jardin qu’on croyait interdit.
mercredi 20 mars 2024
MATIN DE PRINTEMPS
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