La preuve du pudding, disait Engels, c’est qu’on le mange. Ça ne
marche pas partout. Le 7 janvier dernier, une centaine de manifestants
néofascistes se rassemblent publiquement à Rome pour un hommage à trois
fascistes tués quarante-cinq ans plus tôt. Comme un seul homme ils lèvent le
bras droit pour ce que l’on appelle le salut romain de l’ère Mussolini en
criant « présent ». Les photos sont publiées.
L’opposition a demandé la dissolution de l’organisation concernée, CasaPound,
ouvertement ancrée dans la tradition fasciste. Le parquet a ouvert une
enquête préliminaire. La première ministre Georgia Meloni n’a rien dit, son
parti a juste parlé d’une « bande d’imbéciles » et,
la semaine passée, la Cour suprême n’a pas vu où était le problème. Le « geste
propre au parti fasciste » n’est pas en soi un délit, il le
serait s’il existait un danger réel de reconstitution du parti dissous, ce qui
dépendrait des circonstances et de l’intention ou non des militants de faire
revivre le fascisme. Le salut fasciste d’une organisation néofasciste ne prouve
pas une intention fasciste.
mercredi 24 janvier 2024
« Quelle preuve ? », le billet de Maurice Ulrich.
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