𝙏𝙪 𝙣’𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙘𝙚 𝙧𝙤𝙘𝙝𝙚𝙧 𝙦𝙪𝙞 𝙧𝙚́𝙨𝙞𝙨𝙩𝙚 𝙖𝙪𝙭 𝙩𝙚𝙢𝙥𝙚̂𝙩𝙚𝙨, 𝙥𝙚𝙧𝙙𝙪 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡𝙚𝙨 𝙚𝙢𝙗𝙧𝙪𝙣𝙨 𝙧𝙚𝙣𝙖𝙞𝙨𝙨𝙖𝙣𝙩 𝙖𝙪𝙨𝙨𝙞𝙩𝙤̂𝙩. 𝙏𝙪 𝙣’𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙘𝙚 𝙧𝙤𝙨𝙚𝙖𝙪 𝙦𝙪𝙞 𝙨𝙖𝙞𝙩 𝙘𝙤𝙪𝙧𝙗𝙚𝙧 𝙡𝙖 𝙩𝙚̂𝙩𝙚 𝙚𝙩 𝙨𝙚 𝙧𝙚𝙡𝙚̀𝙫𝙚 𝙥𝙧𝙚̂𝙩 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙪𝙣 𝙣𝙤𝙪𝙫𝙚𝙡 𝙖𝙨𝙨𝙖𝙪𝙩. 𝙏𝙪 𝙣’𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙘𝙚 𝙜𝙖𝙡𝙚𝙩 𝙦𝙪𝙚 𝙡𝙚𝙨 𝙫𝙖𝙜𝙪𝙚𝙨 𝙚𝙣𝙩𝙧𝙖𝙞̂𝙣𝙚𝙣𝙩 𝙚𝙩 𝙦𝙪𝙞 𝙞𝙣𝙙𝙞𝙛𝙛𝙚́𝙧𝙚𝙣𝙩 𝙨𝙚 𝙧𝙚́𝙥𝙖𝙣𝙙 𝙖𝙪 𝙧𝙞𝙫𝙖𝙜𝙚. 𝙏𝙪 𝙣’𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙘𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙙𝙪𝙣𝙚 𝙦𝙪𝙚 𝙡𝙚𝙨 𝙜𝙧𝙖𝙣𝙙𝙨 𝙫𝙚𝙣𝙩𝙨 𝙢𝙖𝙡𝙢𝙚̀𝙣𝙚𝙣𝙩 𝙚𝙩 𝙦𝙪𝙞 𝙨𝙚 𝙧𝙚𝙘𝙤𝙣𝙨𝙩𝙧𝙪𝙞𝙩 𝙖𝙥𝙧𝙚̀𝙨 𝙘𝙝𝙖𝙦𝙪𝙚 𝙥𝙖𝙨𝙨𝙖𝙜𝙚 ; 𝙏𝙪 𝙣’𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙘𝙚 𝙗𝙖𝙩𝙚𝙖𝙪 𝙖𝙢𝙖𝙧𝙧𝙚́ 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙜𝙧𝙚̀𝙫𝙚 𝙦𝙪𝙞 𝙩𝙖𝙣𝙜𝙪𝙚 𝙚𝙩 𝙦𝙪𝙞 𝙜𝙚́𝙢𝙞𝙩 𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙣𝙚 𝙨𝙤𝙢𝙗𝙧𝙚 𝙟𝙖𝙢𝙖𝙞𝙨. 𝙏𝙪 𝙣’𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙘𝙚𝙩 𝙤𝙞𝙨𝙚𝙖𝙪 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡𝙚 𝙟𝙤𝙪𝙧 𝙦𝙪𝙞 𝙨’𝙖𝙘𝙝𝙚̀𝙫𝙚, 𝙞𝙣𝙘𝙤𝙣𝙨𝙘𝙞𝙚𝙣𝙩 𝙙𝙚 𝙙𝙚𝙢𝙖𝙞𝙣 𝙚𝙩 𝙙𝙚 𝙨𝙖 𝙙𝙚𝙨𝙩𝙞𝙣𝙚́𝙚. 𝙏𝙪 𝙣’𝙚𝙨 𝙦𝙪’𝙪𝙣 𝙝𝙪𝙢𝙖𝙞𝙣 𝙘𝙤𝙣𝙣𝙖𝙞𝙨𝙨𝙖𝙣𝙩 𝙨𝙚𝙨 𝙛𝙖𝙞𝙗𝙡𝙚𝙨𝙨𝙚𝙨. 𝙏𝙪 𝙣𝙚 𝙩’𝙚𝙛𝙛𝙤𝙣𝙙𝙧𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙖𝙪 𝙢𝙤𝙞𝙣𝙙𝙧𝙚 𝙘𝙤𝙪𝙥 𝙙𝙪 𝙨𝙤𝙧𝙩. 𝙏𝙪 𝙥𝙚𝙣𝙨𝙚𝙨 𝙚𝙩 𝙩𝙪 𝙖𝙜𝙞𝙨 𝙚𝙢𝙥𝙡𝙞 𝙙’𝙪𝙣𝙚 𝙜𝙧𝙖𝙣𝙙𝙚 𝙨𝙖𝙜𝙚𝙨𝙨𝙚 𝙚𝙣 𝙣𝙚 𝙩𝙚 𝙧𝙚́𝙨𝙞𝙜𝙣𝙖𝙣𝙩 𝙥𝙖𝙨 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙡𝙤𝙞 𝙙𝙪 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙛𝙤𝙧𝙩.
mardi 31 octobre 2023
𝙌𝙐’𝙐𝙉 𝙃𝙐𝙈𝘼𝙄𝙉 !
« Un plan pour l’après », l’éditorial de Lina Sankari dans l’Humanité.
L’offensive contre la bande de Gaza a beau être entrée dans une nouvelle
phase, à la faveur de l’invasion terrestre lancée le 27 octobre, le flou
demeure quant aux buts de guerre israéliens. D’évidence, Tel-Aviv a revu ses
calculs. Le ministre israélien de la Défense confirme que le pays s’engage dans
une « guerre longue ». Avec quelle finalité ?
Délivrer les 229 otages retenus dans l’enclave palestinienne ? Quant
à l’objectif incertain d’anéantissement du Hamas et de son contrôle sur la
bande de Gaza, il reste lourd de menaces pour l’ensemble de la région.
En trois semaines, les opérations auraient déjà entraîné la mort de 8 000
civils, selon le ministère gazaoui de la Santé. S’agit-il réellement
d’éradiquer le Hamas quand l’armée israélienne multiplie les incursions
meurtrières en Cisjordanie et ferme les yeux sur les exactions des
colons ? Ces opérations visent des civils déjà soumis à l’occupation et
jettent au contraire ces territoires dans les bras de l’organisation islamiste,
tout en continuant d’affaiblir et de marginaliser l’Autorité palestinienne de
Mahmoud Abbas.
En visite à Tel-Aviv au lendemain des massacres du 7 octobre, Joe
Biden a mis en garde contre toute velléité de vengeance aveugle et rappelé à
ses alliés que son pays, « consumé par la rage » après
les attentats du 11 Septembre, s’était enlisé en Irak, laissant derrière lui
des centaines de milliers de morts et une région profondément déstabilisée
faute de plan pour l’après. Peut-il d’ailleurs y avoir un après, hors du champ
de ruines, quand Benyamin Netanyahou refuse d’évoquer la perspective d’un État
palestinien ? L’impact – déjà lourd – de cette guerre se fait sentir sur
la totalité du globe. En atteste la prise d’assaut, dimanche, d’un aéroport du
Daguestan à l’arrivée d’un avion en provenance d’Israël, qui rappelle les pires
pogroms antisémites. La tentation du premier ministre israélien d’utiliser une
guerre sans fin à Gaza pour assurer sa survie politique plonge le monde dans
l’abîme. Il assure se battre pour la démocratie, il ne promet que
l’obscurantisme et le sang.
lundi 30 octobre 2023
𝗟𝗮 𝗽𝗲𝘁𝗶𝘁𝗲 𝗯𝗼𝗶̂𝘁𝗲.
𝗝’𝗼𝘂𝘃𝗿𝗲
𝘁𝗼𝘂𝘁
𝗱𝗼𝘂𝗰𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁
𝗺𝗮
𝗯𝗼𝗶̂𝘁𝗲
𝗮̀ 𝘀𝗼𝘂𝘃𝗲𝗻𝗶𝗿𝘀
𝗲𝘁
𝗷𝗲
𝗿𝗲𝘀𝘀𝗼𝗿𝘀
𝘂𝗻
𝗽𝗲𝘂
𝗺𝗲𝘀
𝗽𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀
𝗲𝘁
𝗽𝘂𝗶𝘀
𝗺𝗲𝘀
𝗿𝗶𝗿𝗲𝘀,
𝗺𝗲𝘀
𝗺𝗮𝗹𝗵𝗲𝘂𝗿𝘀,
𝗺𝗲𝘀
𝗯𝗼𝗻𝗵𝗲𝘂𝗿𝘀
𝗱𝗲
𝘁𝗼𝘂𝘁
𝗰𝗲
𝘁𝗲𝗺𝗽𝘀
𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲́
𝗰𝗮𝗰𝗵𝗲́𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘀
𝗹𝗮
𝗽𝗼𝘂𝘀𝘀𝗶𝗲̀𝗿𝗲,
𝗲𝗻
𝘁𝗿𝗮𝗶𝗻
𝗱𝗲
𝘀’𝗲𝗳𝗳𝗮𝗰𝗲𝗿.
𝗝𝗲
𝗿𝗲𝗴𝗮𝗿𝗱𝗲
𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗳
𝗹𝗲𝘀
𝗽𝗹𝘂𝘀
𝗽𝗿𝗲́𝗰𝗶𝗲𝘂𝘅
𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀
𝗾𝘂𝗶
𝗯𝗿𝗶𝗹𝗹𝗲𝗻𝘁
𝗱𝗮𝗻𝘀
𝗺𝗲𝘀
𝘆𝗲𝘂𝘅
𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲
𝘂𝗻
𝗳𝗹𝗼𝘁
𝗱𝗲
𝗱𝗶𝗮𝗺𝗮𝗻𝘁
; 𝗝𝗲
𝗿𝗲𝘃𝗼𝗶𝘀
𝗹𝗲𝘀
𝗶𝗻𝘀𝘁𝗮𝗻𝘁𝘀
𝗴𝗿𝗮𝘃𝗲́𝘀 𝗮𝘂
𝗳𝗼𝗻𝗱
𝗱𝗲
𝗺𝗼𝗶,
𝗰𝗲𝘀
𝘀𝗲𝗰𝗼𝗻𝗱𝗲𝘀
𝗿𝗲𝗺𝗽𝗹𝗶𝗲𝘀
𝗱𝗲
𝗹𝗮
𝗽𝗹𝘂𝘀
𝗴𝗿𝗮𝗻𝗱𝗲
𝗷𝗼𝗶𝗲.
𝗠𝗮𝗶𝘀
𝗷’𝗮𝗽𝗲𝗿𝗰̧𝗼𝗶𝘀
𝗮𝘂𝘀𝘀𝗶
𝗱𝗲
𝘀𝗶
𝗳𝗼𝗿𝘁𝗲𝘀
𝗱𝗼𝘂𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀
𝗲́𝗰𝗹𝗮𝗶𝗿𝗲́𝗲𝘀
𝗱𝗲
𝗽𝗮̂𝗹𝗲𝘂𝗿,
𝘀𝗶
𝗽𝗿𝗶𝘃𝗲́𝗲𝘀
𝗱𝗲
𝗰𝗼𝘂𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀,
𝗺𝗲𝘀
𝗻𝘂𝗶𝘁𝘀
𝗱𝗲
𝗰𝗲𝗿𝘁𝗮𝗶𝗻𝘀
𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀,
𝗺𝗲𝘀
𝗽𝗹𝘂𝗶𝗲𝘀
𝗲𝗻
𝗽𝗹𝗲𝗶𝗻
𝘀𝗼𝗹𝗲𝗶𝗹,
𝗺𝗲𝘀
𝗯𝗿𝗼𝘂𝗶𝗹𝗹𝗮𝗿𝗱𝘀
𝗱’𝗲́𝗺𝗼𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀,
𝗺𝗲𝘀
𝗷𝗼𝗶𝗲𝘀
𝗾𝘂𝗶
𝘀𝗲
𝗯𝗮𝗹𝗮𝘆𝗲𝗻𝘁.
𝗠𝗮𝗶𝘀
𝗷𝗲
𝗻𝗲
𝗿𝗲𝘁𝗶𝗲𝗻𝗱𝗿𝗮𝗶𝘀
𝗱𝗲
𝗰𝗲𝘀
𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀
𝗶𝗻𝘁𝗶𝗺𝗲𝘀,
𝗾𝘂𝗲
𝗷𝗼𝗶𝗲
𝗲𝘁
𝗿𝗲́𝗰𝗼𝗻𝗳𝗼𝗿𝘁
𝗱𝗲
𝘁𝗼𝘂𝘀
𝗰𝗲𝘂𝘅
𝗾𝘂𝗲
𝗷’𝗲𝘀𝘁𝗶𝗺𝗲.
𝗘𝘁
𝗷𝗲
𝘀𝘂𝗶𝘀
𝘁𝗮𝗻𝘁
𝗲́𝗺𝘂
𝗾𝘂𝗲
𝗺𝗮
𝗺𝗮𝗶𝗻
𝗺𝗮𝗹𝗮𝗱𝗿𝗼𝗶𝘁𝗲
𝗳𝗲𝗿𝗺𝗲
𝗳𝗲́𝗯𝗿𝗶𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁
𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲
𝗽𝗲𝘁𝗶𝘁𝗲
𝗯𝗼𝗶̂𝘁𝗲.
Berthe MORISOT : « LE BERCEAU »
Quoiqu’elle
ne se réclamait jamais d’avoir été son élève, c’est de Manet qu’elle reçut une
influence formatrice. Avant lui, elle avait connu Corot. Dans ses meilleurs
moments il lui arriva de parvenir à une sensibilité de touches zigzagantes qui
font d’elle une reine des impressionnistes. Peinte souvent par Édouard Manet,
elle épousa le frère de celui-ci, Eugène Manet, et peignit des scènes
familières.
Cette femme, l’une des grands peintres de l’impressionnisme, avait de qui
tenir. N’était-elle pas une arrière-petite-fille de Fragonard ? Après
quelques hésitations quant à ses professeurs, Berthe Morisot fit la
connaissance de Corot et peignit avec lui en plein-air. Sa sœur étudiait aussi
la peinture. M. Morisot fit construire pour Berthe et Edma un atelier à Passy
dans les jardins de la maison. Berthe faisait des copies au Musée du Louvre
quand elle rencontra Fantin-Latour et connut par lui Édouard Manet pour qui
elle posa souvent. Dans son entourage les familles Manet et Morisot se
rencontraient souvent. Berthe pouvait voir Baudelaire, Degas et le musicien
Chabrier. En 1868, après l’avoir fait poser sur « le Balcon », Manet
fit d’elle encore plusieurs portraits avant qu’elle n’épouse Eugène Manet, son
frère, le 22 décembre 1874.
Mallarmé a remarqué les « clairs tableaux irisés » de Berthe
Morisot, sa faculté de céder « à des carnations, à des vergers, à des
ciels, à toute légèreté du métier ». Mieux encore que Manet, elle peut
être considérée comme une impressionniste. Des qualités de fraîcheur, de délicatesse
imprègnent sa peinture presque toujours rattachée à son entourage familial, sa
sœur, sa fille, sa levrette Laerte. C'est la sœur de Berthe Morisot, Edma
Pontillon, contemplant à travers le tulle son enfant endormi, qui est peinte de
profil dans son tableau « Le Berceau », peint à Maurecourt.
Dans son autoportrait de 1885, elle se montre en observatrice étonnée, le
cou entourée d’un foulard, avec une surprenante et subtile liberté de touches
et une façon adroite d’esquiver les détails inutiles. Elle sait faire voir
beaucoup dans ce qui n’est pas suggéré. Ne quittant jamais son entourage,
Berthe Morisot est la peintre des intérieurs fleuris, des enfants égaillés dans
l’herbe. C’est en soignant sa fille Julie, que, par contagion, elle fut
atteinte de la maladie dont elle mourut à l’âge de cinquante-quatre ans.
« Le sens de l’humanité », l’éditorial de Cathy Dos Santos dans l’Humanité.
Dans le fracas des bombes et des déflagrations qui charcutent Gaza, des
voix courageuses s’élèvent. Elles refusent l’effroyable tragédie qui se noue
dans l’enclave palestinienne, où des vies innocentes sont en train de payer le
plus lourd tribut de la guerre totale que le premier ministre israélien,
Benyamin Netanyahou, dit livrer aux fondamentalistes du Hamas et à leurs crimes
odieux.
Ces femmes et ces hommes exigent un cessez-le-feu pour préserver des
milliers de civils qui n’ont nulle part où aller pour sauver leur peau. Ils
l’ont dit à Londres, à Madrid, ou encore à New York, où des milliers de membres
de l’association Juifs pour la paix ont envahi, vendredi, le hall de la gare de
Grand Central au cri de : « Pas en notre
nom ! » La raison, le sens de l’humanité sont dans ce camp.
L’ONU s’est aussi fait l’écho de cette clameur, avec le vote de la
résolution demandant une « trêve humanitaire
immédiate » ainsi que la libération des otages détenus par
l’organisation islamiste. Contre l’avis d’Israël et des États-Unis, 120 pays
ont tenu tête. Malgré le caractère non contraignant du texte, c’est une
première victoire diplomatique sur la puissance du feu qui se déchaîne sur la
population de Gaza, le personnel soignant et humanitaire présent sur place,
ainsi que sur les captifs israéliens, pris au piège entre la haine du Hamas et
la vengeance ténébreuse de Tel-Aviv.
La vieille institution que l’on accable si souvent de tous les maux de la planète
s’est illustrée par son cran. Preuve que la parole de l’Assemblée générale vaut
souvent mieux que le pouvoir exorbitant d’une poignée d’États du Conseil de
sécurité, obsédés à jouer la partition de leurs intérêts.
Le Conseil européen est, lui, passé à côté de l’histoire, ergotant plutôt
que prenant la mesure de la catastrophe sanitaire et humanitaire dans la bande
de Gaza. Il y a pourtant urgence. Urgence à respecter le droit international
pour venir en aide aux Palestiniens livrés à la vindicte des armes. Urgence à
arrêter l’effusion de sang qui se déverse sur ce territoire de
362 kilomètres carrés. Urgence à décréter une trêve, prélude à une
désescalade indispensable pour freiner une déflagration régionale lourde de
dangers.
« La réponse », le billet de Maurice Ulrich.
Pour le Point, tout soutien à la cause palestinienne est
un soutien apporté au Hamas par les islamo-fascistes qui, selon Franz-Olivier
Giesbert dans son éditorial du 26 octobre, arrivent « après
l’ère des stalinophiles ou des hitlerolâtres ». Dans un article
sur les actions dans les universités, un responsable du syndicat étudiant bien
à droite UNI en témoigne : « À Lyon, deux jours avant les
attaques du Hamas, s’est tenue une conférence ayant pour thème ” Colonisation
et apartheid israélien, quel avenir pour les
Palestinien·ne·s ? ” »
La colonisation est condamnée depuis des décennies par l’ONU, l’apartheid a
été dénoncé par plusieurs organisations humanitaires mais aussi par un ancien
chef du Mossad lui-même… Peu importe, car dit le directeur de l’hebdomadaire
Étienne Gernelle, lui aussi éditorialiste, ce qui est derrière c’est la
« haine antijuive ».
Mais comment est-ce possible ? « On trouve la réponse, écrit-il, dans
l’extraordinaire troisième tome d’Histoire intime de la
Ve République de Franz-Olivier Giesbert. Le genre de livres si
passionnant et intelligent qu’il a de quoi décourager tous ceux qui voudraient
s’attaquer au sujet après lui. » Ou même le lire.
vendredi 27 octobre 2023
« Colonisation(s) » le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin.
Exigence : Si le passé reste pour tout littérateur de l’actualité une
provision pour la route plutôt qu’une usure, « pratiquer » un peu
d’Histoire nous enseigne toujours sur notre ici-et-maintenant en tant
qu’exigence. Ainsi en est-il du journaliste Jean-Michel Aphatie et du maître de
conférences en science politique Olivier Le Cour Grandmaison, coauteurs d’une
tribune pour le moins courageuse dans les colonnes du Monde, ce
24 octobre, dont le titre pourrait devenir un slogan pour tout républicain
digne de ce nom : « La glorification du maréchal Bugeaud n’a que trop
duré ».
Les mots se
veulent évocateurs et offrent une occasion rêvée au bloc-noteur de s’attarder
sur la figure abjecte de Robert Bugeaud, marquis de La Piconnerie, duc d’Isly,
maréchal de France né en 1784 et mort en 1849. Dans leur texte à charge,
Jean-Michel Aphatie et Olivier Le Cour Grandmaison plante le décor : « Le
5 septembre 1853, il y a cent soixante-dix ans, avec le soutien de
Louis-Napoléon Bonaparte qui, après avoir abattu la seconde République, a
proclamé l’Empire, les autorités de Périgueux ont inauguré la statue du maréchal Bugeaud. » Et ils précisent : « Comme
on peut encore le lire sur le piédestal, il est honoré en tant que » grand
homme de guerre », qui s’est notamment illustré au cours de la
« pacification » et de la « colonisation » de
l’Algérie. »
« La glorification du maréchal
Bugeaud n’a que trop duré. »
Massacres : « Pacification » ? La formule est
évidemment devenue une rhétorique odieuse, dénoncée par les
coauteurs : « À dessein apologétiques et abstraits, ces
termes recouvrent de terribles réalités constitutives d’une guerre totale,
conçue et appliquée par celui qui, depuis 1840, est gouverneur général de cette
colonie. »
Autant de
conflits destructeurs et meurtriers. Aux oasis, villages et agglomérations
diverses anéantis en tout ou partie s’ajoutent massacres, tortures, déjà,
déportations en masse des populations autochtones également soumises à des
« enfumades », au cours desquelles des tribus entières ont été parfois exterminées. Aphatie et Le Cour Grandmaison ajoutent : « Bugeaud
n’a pas été seulement le bourreau des « indigènes » algériens qu’il a
soumis aux méthodes que l’on sait, depuis longtemps connues et désormais
parfaitement documentées. Devenu maréchal de France en 1843, il fut aussi un ennemi redoutable de la République qu’il haïssait. » Le même Bugeaud, qui déclara aux
premières heures de la révolution de février 1848 : « Eussé-je
devant moi cinquante mille femmes et enfants, je mitraillerais. »
Mémoire : Nous partageons le même constat. « Qu’un tel
personnage soit toujours honoré par la République ne laisse pas de surprendre.
En effet, des rues Bugeaud existent à Albertville, Bergerac, Lille, Lyon,
Marseille, notamment. À Limoges, c’est un cours, à Meudon un square, et à Paris une avenue et
une statue sur la façade du musée du Louvre », écrivent les deux dénonciateurs, qui
soutiennent donc toutes les initiatives visant à débaptiser tous ces lieux et
affirmant au passage que, « agir de la sorte, ce n’est pas céder
aux dangers supposés du wokisme ou de la cancel culture ». Ne pas oublier les fantômes de notre
passé ne constitue pas une offense à la France. C’est, au contraire, un travail
de mémoire et un devoir d’Histoire.
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« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.
« Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! » Diffusées dans Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...
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