Benjamin Raspail, né il y a 200 ans le 16 août 1823,
meurt le 24 septembre 1899 à Cachan à l'âge de 76 ans, en ayant légué sa
fortune au département de la Seine pour installer dans sa propriété de
Cachan un hospice réservé aux invalides du travail et un musée accueillant sa
collection de tableaux (incluant ses propres œuvres) et des documents sur la
vie politique de son père, François Vincent Raspail. Ce dernier s’est installé
le 27 mai 1862 avec sa fille Marie dans cette maison de Cachan.
Cette belle maison deviendra un centre de recherche et
de culture, où le souvenir de François Vincent Raspail reste présent. Benjamin
est artiste peintre et graveur. Il travaille beaucoup pour les ouvrages de son
père dont il dessine les planches sur cuivre et les lithographies. En 1863, il
devient directeur de la maison d’édition familiale. Il a été amputé d'une
jambe, suite à une poursuite à coups de pierres, à Épinay en 1832. En 1874, au
décès d'Eugène Lavenant, il assure quelque temps la fonction de maire d’Arcueil.
Il est aussi conseiller général de la Seine. Représentant du peuple en 1849, député de 1876 à 1889, pour
la gauche républicaine, Il participe à tous les combats de son père à l’extrême
gauche de l’époque. Il vote, contre l'expédition romaine, contre la loi
Falloux-Parieu sur l'enseignement, contre la loi restrictive du suffrage
universel, combat énergiquement la politique de l'Élysée, proteste contre
lecoup d’État de Napoléon III. Il est proscrit avec son père en 1851. Il se
réfugie alors en Belgique, où il réside de 1852 à 1863. Lors de son
second mandat à partir de 1876, il vote pour la proposition que dépose
son père en faveur de l'amnistie plénière, réclame l'abolition de la peine de
mort, l'abrogation de la loi des maires de 1874. Il est réélu le 14
octobre 1877. Il se montre partisan de la liberté de la presse, tout en
proposant des amendements restrictifs qui ne seront pas adoptés. Il
propose aussi le droit illimité de réunion, la séparation de l'Église et de
l'État, et demande qu'il soit interdit aux députés de mettre leurs noms dans
des annonces d'entreprises financières. Tiens déjà ! Réélu le
21 août 1881, il propose de vendre les dia mants et joyaux de la
couronne et d'en attribuer le produit à la création d'une caisse des invalides
du travail ou d'une caisse des musées de l'État; réclame des pensions pour les
victimes du coup d'État de Napoléon III du 2 décembre ; fait voter que les
anciens membres des commissions mixtes de 1852 ne puissent pas continuer à
faire partie de la magistrature. Il interpelle le gouvernement sur la
circulaire des compagnies d'Orléans et de Lyon interdisant à leurs employés
d'accepter des mandats électifs. Il approuve les tenants de la séparation de
l'Église et de l'État. Il vote contre les crédits de l'expédition du Tonkin. Il
suit la même ligne politique que précédemment. Il dépose, à propos de
l'évacuation des eaux d'égout de la capitale, un contre-projet qui comprend un
canal de Paris à la mer. Il vote pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement, contre
l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, pour les poursuites
contre trois députés membres de la « Ligue des patriotes », contre le
projet de loi restrictif de la liberté de la presse, pour les poursuites contre
le général Boulanger. Mais surtout, il y a une
loi qu’il dépose dont tous nos concitoyens connaissent encore aujourd’hui ce
qu’elle a institué. Le 21 mai 1880, il dépose la loi faisant
du 14
juillet la fête nationale annuelle en
commémoration de la prise de la Bastille. Ce projet de loi,
signé par 64 députés, est adopté par l'Assemblée le 8
juin 1880 et par le Sénat le 29
juin 1880. Elle est promulguée le 6 juillet 1880. François-Vincent
Raspail a été un acteur républicain important de la IIIe république.
Sans l’engagement de ses fils à ses côtés, et en particulier de Benjamin,
serait-il encore aussi connu aujourd’hui ? Son nom est ainsi lié à une loi
qui institue la célébration possible par tous de notre Fête nationale. Il y une
rue Raspail dans de nombreuses villes. A Cachan, il y a toujours la grande
maison, un lieu d’exposition dans l’ancienne Orangerie, un parc, très bel
espace vert, dont bénéficient les habitants au quotidien. Ils ne portent pas
son prénom. Qui sait encore que Benjamin a longtemps vécu dans cette
maison avec son père et ce jusqu'à la veille du décès de ce dernier et qu’il y
est lui-même décédé en 1899 ?
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