mercredi 16 août 2023

Benjamin RASPAIL dépose la loi faisant du 14 juillet la fête nationale annuelle en commémoration de la prise de la Bastille.

 


 

Benjamin Raspail, né il y a 200 ans le 16 août 1823, meurt le 24 septembre 1899 à Cachan à l'âge de 76 ans, en ayant légué sa fortune au département de la Seine pour installer dans sa propriété de Cachan un hospice réservé aux invalides du travail et un musée accueillant sa collection de tableaux (incluant ses propres œuvres) et des documents sur la vie politique de son père, François Vincent Raspail. Ce dernier s’est installé le 27 mai 1862 avec sa fille Marie dans cette maison de Cachan.

Cette belle maison deviendra un centre de recherche et de culture, où le souvenir de François Vincent Raspail reste présent. Benjamin est artiste peintre et graveur. Il travaille beaucoup pour les ouvrages de son père dont il dessine les planches sur cuivre et les lithographies. En 1863, il devient directeur de la maison d’édition familiale. Il a été  amputé d'une jambe, suite à une poursuite à coups de pierres, à Épinay en 1832. En 1874, au décès d'Eugène Lavenant, il assure quelque temps la fonction de maire d’Arcueil.   Il est aussi conseiller général de la Seine.  Représentant du peuple en 1849député de 1876 à 1889, pour la gauche républicaine, Il participe à tous les combats de son père à l’extrême gauche de l’époque. Il vote, contre l'expédition romaine, contre la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement, contre la loi restrictive du suffrage universel, combat énergiquement la politique de l'Élysée, proteste contre lecoup d’État de Napoléon III. Il est proscrit avec son père en 1851. Il se réfugie alors en Belgique, où il réside de 1852 à 1863. Lors de son second mandat à partir de 1876, il vote pour la proposition que dépose son père en faveur de l'amnistie plénière, réclame l'abolition de la peine de mort, l'abrogation de la loi des maires de 1874. Il est réélu le 14 octobre 1877. Il se montre partisan de la liberté de la presse, tout en proposant des amendements restrictifs qui ne seront pas adoptés. Il propose aussi le droit illimité de réunion, la séparation de l'Église et de l'État, et demande qu'il soit interdit aux députés de mettre leurs noms dans des annonces d'entreprises financières. Tiens déjà ! Réélu le 21 août 1881, il propose de vendre les dia mants et joyaux de la couronne et d'en attribuer le produit à la création d'une caisse des invalides du travail ou d'une caisse des musées de l'État; réclame des pensions pour les victimes du coup d'État de Napoléon III du 2 décembre ; fait voter que les anciens membres des commissions mixtes de 1852 ne puissent pas continuer à faire partie de la magistrature. Il interpelle le gouvernement sur la circulaire des compagnies d'Orléans et de Lyon interdisant à leurs employés d'accepter des mandats électifs. Il approuve les tenants de la séparation de l'Église et de l'État. Il vote contre les crédits de l'expédition du Tonkin. Il suit la même ligne politique que précédemment. Il dépose, à propos de l'évacuation des eaux d'égout de la capitale, un contre-projet qui comprend un canal de Paris à la mer. Il vote pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement,  contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, pour les poursuites contre trois députés membres de la « Ligue des patriotes », contre le projet de loi restrictif de la liberté de la presse, pour les poursuites contre le général Boulanger. Mais surtout, il y a  une loi qu’il dépose dont tous nos concitoyens connaissent encore aujourd’hui ce qu’elle a institué. Le 21 mai 1880, il dépose la loi faisant du 14 juillet la fête nationale annuelle en commémoration de la prise de la Bastille. Ce projet de loi, signé par 64 députés, est adopté par l'Assemblée le 8 juin 1880 et par le Sénat le 29 juin 1880. Elle est promulguée le 6 juillet 1880. François-Vincent Raspail a été  un acteur républicain important de la IIIe république. Sans l’engagement de ses fils à ses côtés, et en particulier de Benjamin, serait-il encore aussi connu aujourd’hui ? Son nom est ainsi lié à une loi qui institue la célébration possible par tous de notre Fête nationale. Il y une rue Raspail dans de nombreuses villes. A Cachan, il y a toujours la grande maison, un lieu d’exposition dans l’ancienne Orangerie, un parc, très bel espace vert, dont bénéficient les habitants au quotidien. Ils ne portent pas son prénom. Qui sait  encore que Benjamin a longtemps vécu dans cette maison avec son père et ce jusqu'à la veille du décès de ce dernier et qu’il y est lui-même  décédé en 1899 ?

 

 

 

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