mardi 23 août 2022

« Prix de la liberté » ?



Selon un rituel bien orchestré, le président de la République,  descendu de son Jet Ski et quittant sa « demeure » du fort de Brégançon, s’est rendu vendredi à Bormes-Les-Mimosas pour commémorer la libération de la ville. La tonalité était à son image, pédant, glacial, loin du peuple, « auquel nous dit-il, il faudra de la force de l’âme pour regarder en face le temps qui vient et, unis accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs ». Emmanuel Macron nous avait déjà préparés à une rentrée et un hiver difficiles, lors de son interview du 14 juillet, en raison des risques de pénuries d’énergie et de la flambée des prix induits par la guerre en Ukraine. Avec gravité, il récidive. Cependant, alors que tout devrait être entrepris pour obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible, aucune issue positive ne se dessine. Pire ce sont les logiques d’escalade qui prévalent : « demande d’intégration de l’Ukraine à l’Union Européenne », « élargissement de l’OTAN », « formation des troupes ukrainiennes par l’UE ». Quant à Emmanuel Macron, il en vient à évoquer une économie de guerre ! On peut se poser une question : cette guerre servirait-elle à justifier une aggravation considérable de toutes les politiques de régression ? Le 17 mars 2022, le président-candidat n’annonçait-il pas une féroce guerre sociale. Attaque du RSA, des retraites, des services publics et en même temps de nouveaux cadeaux au capital. « Payer le prix de la liberté » cela revient tout simplement à justifier la hausse des prix généralisée depuis plusieurs mois et particulièrement ceux de l’énergie. Leurs causes ne devraient plus être recherchées du côté des politiques au seul service du capital, mais dans la guerre qui se déroule à nos portes. Il serait osé de nier certaines retombées de l’agression décidée par Poutine, il y six mois maintenant. Cependant, il faudrait être aveugle pour ne pas voir le parti que tentent d’en tirer les tenants du capitalisme en France, en Europe et dans le monde. Canicule, Sécheresse, incendies, pénurie d’eau, nos concitoyens prennent conscience que le dérèglement climatique n’est pas une vue de l’esprit. Face à cette urgence, celui qui se prénomme « le champion de la terre », condamné à deux reprises par la justice pour inaction climatique, affirmait, sans rire, à la veille des présidentielles, « vouloir investir massivement dans les énergies renouvelables ». Cela ne manque pas de sel lorsqu’on sait que la France est le seul pays à ne pas avoir atteint ses objectifs de déploiements des énergies renouvelables. Aujourd’hui, on continue de « regarder ailleurs ». Les promesses succèdent aux effets d’annonce : « les publicités lumineuses seront interdites la nuit ». L’appel à la « sobriété » se résume à une sorte de culpabilisation des « moins que rien ». Depuis sa résidence de Bruxelles Thierry Breton nous appelle à baisser de 1, 2 ou 3°, la température de nos appartements cet hiver. Mais pas question de remettre en cause les profits record des compagnies pétrolières et gazières ! La proposition d’une taxe sur les superprofits a été balayée d’un revers de main par la droite rassemblée, contrairement à certains de nos voisins européens. Et puis, au-delà des dispositions immédiates, quels investissements dans l’isolation des millions de logements, dans le fret, les transports publics ? Mais tout cela est évidemment inconciliable avec les logiques du capitalisme. Ne nous y trompons pas l’intervention de Jupiter-Vulcain à Bormes-les-Mimosas se résume à un appel aux françaises et aux français à se résigner, à accepter les sacrifices, « le sang et les larmes » qu’il a promis, bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie. Tout dépendra donc du mouvement populaire, de sa force, de son action unie pour faire échec à ces régressions, à mettre en débat, partout dans le pays, des propositions alternatives de progrès et de justice sociale, mettant en cause les logiques financières du capital. La fête de l’Humanité  sera le premier événement politique et culturel, auquel se donnent rendez-vous celles et ceux qui en nombre n’acceptent pas de baisser les bras et souhaitent échanger, confronter leurs points de vue. Elles, ils se retrouveront aussi à la journée interprofessionnelle du 29 septembre, à l’appel de la CGT. Le mouvement social sera d’autant plus puissant si les formations politiques de gauche et écologiste, réunies dans la NUPES, sont capables de construire des projets alternatifs crédibles, de mettre e œuvre une révolution sociale et écologiste. Elles ne seront fortes que dans leur diversité. Pour le PCF, cela implique donc une activité autonome pour enrichir le débat de ses propositions afin de favoriser le rassemblement le plus large pour relever le défi qui marque le début de ce nouveau quinquennat. Services publics, retraites, pouvoir d’achat, fraude fiscale, transition énergétique, et porter de manière offensive notre « communisme », l’alternative au désastre dans lequel le capitalisme nous entraîne.

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