Selon
un rituel bien orchestré, le président de la République, descendu de son Jet Ski et quittant sa
« demeure » du fort de Brégançon, s’est rendu vendredi à
Bormes-Les-Mimosas pour commémorer la libération de la ville. La tonalité était
à son image, pédant, glacial, loin du peuple, « auquel nous dit-il, il
faudra de la force de l’âme pour regarder en face le temps qui vient et, unis
accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs ». Emmanuel
Macron nous avait déjà préparés à une rentrée et un hiver difficiles, lors de
son interview du 14 juillet, en raison des risques de pénuries d’énergie et de
la flambée des prix induits par la guerre en Ukraine. Avec gravité, il récidive.
Cependant, alors que tout devrait être entrepris pour obtenir un cessez-le-feu
le plus rapidement possible, aucune issue positive ne se dessine. Pire ce sont
les logiques d’escalade qui prévalent : « demande d’intégration de
l’Ukraine à l’Union Européenne », « élargissement de l’OTAN »,
« formation des troupes ukrainiennes par l’UE ». Quant à Emmanuel
Macron, il en vient à évoquer une économie de guerre ! On peut se poser
une question : cette guerre servirait-elle à justifier une aggravation
considérable de toutes les politiques de régression ? Le 17 mars 2022, le
président-candidat n’annonçait-il pas une féroce guerre sociale. Attaque du
RSA, des retraites, des services publics et en même temps de nouveaux cadeaux
au capital. « Payer le prix de la liberté » cela revient tout
simplement à justifier la hausse des prix généralisée depuis plusieurs mois et
particulièrement ceux de l’énergie. Leurs causes ne devraient plus être recherchées
du côté des politiques au seul service du capital, mais dans la guerre qui se
déroule à nos portes. Il serait osé de nier certaines retombées de l’agression
décidée par Poutine, il y six mois maintenant. Cependant, il faudrait être
aveugle pour ne pas voir le parti que tentent d’en tirer les tenants du
capitalisme en France, en Europe et dans le monde. Canicule, Sécheresse,
incendies, pénurie d’eau, nos concitoyens prennent conscience que le
dérèglement climatique n’est pas une vue de l’esprit. Face à cette urgence,
celui qui se prénomme « le champion de la terre », condamné à deux
reprises par la justice pour inaction climatique, affirmait, sans rire, à la
veille des présidentielles, « vouloir investir massivement dans les
énergies renouvelables ». Cela ne manque pas de sel lorsqu’on sait que la
France est le seul pays à ne pas avoir atteint ses objectifs de déploiements
des énergies renouvelables. Aujourd’hui, on continue de « regarder
ailleurs ». Les promesses succèdent aux effets d’annonce : « les
publicités lumineuses seront interdites la nuit ». L’appel à la
« sobriété » se résume à une sorte de culpabilisation des
« moins que rien ». Depuis sa résidence de Bruxelles Thierry Breton
nous appelle à baisser de 1, 2 ou 3°, la température de nos appartements cet
hiver. Mais pas question de remettre en cause les profits record des compagnies
pétrolières et gazières ! La proposition d’une taxe sur les superprofits a
été balayée d’un revers de main par la droite rassemblée, contrairement à
certains de nos voisins européens. Et puis, au-delà des dispositions
immédiates, quels investissements dans l’isolation des millions de logements,
dans le fret, les transports publics ? Mais tout cela est évidemment
inconciliable avec les logiques du capitalisme. Ne nous y trompons pas
l’intervention de Jupiter-Vulcain à Bormes-les-Mimosas se résume à un appel aux
françaises et aux français à se résigner, à accepter les sacrifices, « le
sang et les larmes » qu’il a promis, bien avant le déclenchement de la
guerre en Ukraine par la Russie. Tout dépendra donc du mouvement populaire, de
sa force, de son action unie pour faire échec à ces régressions, à mettre en
débat, partout dans le pays, des propositions alternatives de progrès et de
justice sociale, mettant en cause les logiques financières du capital. La fête
de l’Humanité sera le premier événement politique
et culturel, auquel se donnent rendez-vous celles et ceux qui en nombre
n’acceptent pas de baisser les bras et souhaitent échanger, confronter leurs
points de vue. Elles, ils se retrouveront aussi à la journée
interprofessionnelle du 29 septembre, à l’appel de la CGT. Le mouvement social
sera d’autant plus puissant si les formations politiques de gauche et
écologiste, réunies dans la NUPES, sont capables de construire des projets alternatifs crédibles, de
mettre e œuvre une révolution sociale et écologiste. Elles ne seront fortes que
dans leur diversité. Pour le PCF, cela implique donc une activité autonome pour
enrichir le débat de ses propositions afin de favoriser le rassemblement le
plus large pour relever le défi qui marque le début de ce nouveau quinquennat.
Services publics, retraites, pouvoir d’achat, fraude fiscale, transition
énergétique, et porter de manière offensive notre « communisme »,
l’alternative au désastre dans lequel le capitalisme nous entraîne.
mardi 23 août 2022
« Prix de la liberté » ?
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