Je ne me fais
pas à la fin de l'été. Les charmes de l'arrière-saison, la splendeur de
l'automne, la douceur des pulls et le retour des feux de cheminée, c'est
inutile de m'en parler. Sans doute, parce qu’arrivé à l’hiver de ma vie. Chaque
année, au printemps, je guette la première explosion des feuilles. Enfin du
vert, du vivant! Les arbres sont faits pour avoir des feuilles. Je ne connais
rien de plus sinistre que la chute des feuilles, en automne, qui annoncent ces
longs mois d'arbres noirs, d'arbres morts en hiver. Ce qui me fait tenir, c'est
cette certitude qu'à partir du 21 décembre, les jours rallongent. Quelques
secondes, puis quelques minutes, oui, c'est bien sûr, on va vers l'été. J'aime
mai et juin quand les feuilles sont encore tendres, fraîches, luisantes. J'aime
ce qu'elles annoncent, les longues journées d'été, l'explosion des couleurs, le
soleil qui joue dans l'herbe, qui fait rêver la terre. C'est à cause des
grandes vacances, de l'enfance, le nez dans l'herbe, pour des semaines et des semaines
d'éternité. Les arbres qui chantent au-dessus de la tête. Le temps qui prend
son temps. On peut se laisser aller, on peut croire au bonheur. On peut serrer
la terre dans ses bras. C'est l'été. Les grandes vacances. Je me disais,
enfant, qu'on devrait interdire la fin de l'été. Je n'ai pas changé d'avis.
Cette impatience est vaine. Bien sûr. Surtout, elle est cruelle : vouloir
accélérer le temps, c'est comme brûler le temps qui reste. Et, il m’en reste
peu. Pourtant, peu importe, J'ai hâte d'être demain, après-demain. Mais le
temps, alors, aura passé. Ce temps que je ne regagnerai jamais. Il faudrait
accepter l'automne et l'hiver, les arbres morts, les nuits trop longues, parce
que c'est le temps de la vie, c'est du temps pour vivre. Mais j'ai cette impatience,
toujours. Et toujours ce regret d'avoir accéléré le temps. Et l'été passe
tellement vite....
jeudi 25 août 2022
À l’hiver de la vie !
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