L’État cherche
de l’argent. On le savait. Pour aider les services
publics ou favoriser l’emploi et la formation ? Non, vous n’y êtes pas. Pour financer les entreprises. Mais dans
quel but ?
L’État verse déjà
211 milliards par an pour les aider et le plus souvent sans aucune
contrepartie. Difficile de
faire pire. C’est donc du côté des épargnants que lorgne désormais le
gouvernement. Près de 6 000 milliards d’euros, ça fait des envieux.
Il est vrai qu’utiliser cette manne de manière utile est un réel enjeu.
Mais le chemin que veut emprunter l’exécutif est une double impasse.
Le but de
l’utilisation de l’argent donc, mais aussi les moyens. Car confier les bas de
laine à des fonds privés créés pour l’occasion, fussent-ils français ou
européens, ne ferait qu’alimenter une bulle financière qui nous fait déjà tant
de mal. Ce sont ces fonds qui, en recherche perpétuelle de rentabilité,
poussent notamment à la compression des salaires et aux délocalisations.
Un salarié
pourrait donc être amené à financer des vautours qui viendront demain exiger
que l’on baisse son salaire ou supprime son emploi. Cynique et absurde.
On pourrait au
contraire imaginer des acteurs financiers publics nouveaux
qui utiliseraient cet argent pour investir dans la
transition écologique, prêter aux
entreprises avec des critères sociaux et environnementaux ou encore venir en
appui de nécessaires investissements des collectivités.
De telles
structures au niveau national, voire européen, sortiraient une partie des
fonds des griffes bancaires qui l’utilisent déjà en pure spéculation. La
mobilisation de l’épargne sur le continent pourrait s’articuler avec une
réorientation de la création monétaire de la Banque centrale européenne, qui
sert aujourd’hui à garantir la rentabilité du capital quand tant de besoins
sociaux ne sont pas satisfaits.
Que l’argent de
tous serve au bien commun grâce à un outil public pourrait relever de
l’évidence. Pas pour ceux qui ont le marché pour religion.
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