mercredi 16 juillet 2025

« Budget 2026 : le grand braquage de François Bayrou », l’éditorial de Stéphane Sahuc.



François Bayrou n’a pas fait preuve de beaucoup d’originalité pour défendre son budget et justifier les milliards d’économie pour réduire la dette, tout en augmentant le budget militaire. Deux jours fériés en moins, « année blanche », non-remplacement de fonctionnaires…

Travailleurs du privé, fonctionnaires, retraités, chômeurs, allocataires, malades, tous vont payer. Sauf les riches, les actionnaires et les patrons. Pourtant, s’il y a un gisement de dizaines de milliards d’euros à récupérer, c’est de ce côté. Car, contrairement à la fable que l’on nous raconte, leur pognon ne ruisselle pas, au contraire. Les riches, les rentiers et les patrons vampirisent l’argent public.

Même François Bayrou ne peut faire l’impasse sur le chiffre révélé par le rapport sénatorial sur les aides publiques de l’État pour les entreprises : 211 milliards d’euros pour la seule année 2023. « Vertigineux », pour reprendre le mot du premier ministre. Or, cela fait des années que ce torrent d’argent public est déversé sans aucun contrôle quant à son utilisation.

Des milliers de milliards d’euros cumulés qui n’ont en rien démontré une quelconque efficacité économique. Alors va-t-on tout remettre à plat ? Non juste raboter quelques aides, les plus scandaleuses. Mais que les patrons se rassurent, en échange le droit du travail sera allégé. Des milliards qui manquent, on peut aussi en trouver du côté de l’évasion fiscale : 80 à 120 milliards d’euros par an. Ou du côté des 500 Français les plus riches qui ont vu leur fortune multipliée par 14 en trois décennies. Un pactole à 1 128 milliards.

Pendant ce temps, l’espérance de vie en bonne santé s’effondre. Les économies dans le secteur de la santé entraînent une surmortalité évitable et la mortalité infantile repart à la hausse. La satisfaction des desiderata des lobbys empoisonne notre environnement, nos assiettes et nos corps. Jusqu’à cette fuite en avant militariste qui obscurcit un peu plus l’avenir. La censure ne peut être que le premier acte d’une colère légitime, tant cette politique de protection des riches et des puissants nous tue. Littéralement.

 

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