Surchauffe,
surpêche, surtourisme, surpollution, surexploitation… L’océan souffre, malade
de la pression des activités humaines. Le constat, dressé par une communauté
scientifique unanime, ne date pas d’hier. Il est au cœur de la troisième
conférence des Nations unies sur l’océan – Unoc 3 –, ouverte ce
lundi à Nice et qui rassemble une soixantaine de chefs d’État et de
gouvernement, à l’exception notable des États-Unis de Trump.
Si d’aucuns y
voient une étape cruciale pour un changement de cap indispensable, les ONG
environnementales alertent sur le risque d’un énième coup d’épée dans l’eau.
Protéger les océans du globe des dangers qui les menacent exige d’en finir avec
la litanie des belles intentions déclamées à la tribune d’un sommet
international. Passer enfin à l’action nécessite de mettre en œuvre des
mesures contraignantes, précises.
Puits de
carbone, régulateur du climat mondial, réserve de biodiversité, l’océan et ses
grands fonds marins sont notre assurance-vie commune. À l’heure où 80 % du
transit mondial de marchandises passent par les mers, que l’Arctique est soumis
aux appétits voraces des climatosceptiques de la Maison-Blanche et du Kremlin,
que les grands fonds sont le terrain de jeux des extractivistes et des chaluts
de pêche, il est urgent d’agir pour « remplacer le pillage par la
protection », exhorte le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterre
Dans cette
course contre la montre pour préserver les eaux du globe, la France se doit de
tenir un rôle de premier ordre. À la tête du deuxième domaine maritime au monde
– derrière les États-Unis –, Paris doit assumer ses responsabilités. Adopté par
la communauté internationale en décembre 2022, l’accord de Kunming-Montréal
fixe l’objectif de 30 % d’aires marines protégées à horizon 2030. La
France est loin du compte. Seules 1,6 % de ses eaux sont strictement
protégées… dont 80 % dans les terres australes et antarctiques. Emmanuel
Macron annonce qu’il n’a pas de leçon d’écologie à recevoir. Les chiffres
prouvent que si.
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