À rebours de la
vision d’une société israélienne qui ferait intégralement bloc derrière son
gouvernement depuis plus de 600 jours de guerre contre Gaza, de plus en plus de voix
deviennent audibles en Israël pour en dénoncer le prolongement. Cette opinion-là n’est assurément pas
majoritaire encore, et un ministre de Netanyahou tel que le suprémaciste Bezalel
Smotrich peut toujours tranquillement
asséner que « Gaza sera détruite parce que c’est une infrastructure
terroriste, en surface comme en sous-sol ».
Toutefois, les
rassemblements contre la guerre prennent une nouvelle dimension, singulièrement
à partir des campus universitaires. Pas un jour sans manifestation pour le
retour des otages, pour mettre fin au massacre, pour dénoncer les atrocités
commises dans l’enclave palestinienne. Des voix inattendues s’élèvent, comme
celle d’Ehoud Olmert, ancien premier ministre de droite, qui accuse son pays,
dans une récente une tribune au journal Haaretz, de commettre
des crimes de guerre. Une prise de conscience qui a longtemps tardé, tant les
images de Gaza ont été bannies des médias dominants israéliens, tant
l’expression même d’une quelconque solidarité envers les Palestiniens est
dissuadée dans l’espace public.
Les menaces
d’une « nouvelle Nakba » sont proférées ouvertement par les ministres
racistes du cabinet Netanyahou, à l’encontre des Palestiniens dans les
territoires occupés comme des citoyens arabes d’Israël. Benyamin Netanyahou
lui-même poursuit une fuite en avant entamée bien avant le 7 octobre,
lorsque au début de 2023 il a porté une réforme de la
justice ayant provoqué les plus grosses
manifestations de l’histoire du pays. Même si elle reste fragile dans une
société polarisée comme jamais, cette mobilisation qui soutient un
cessez-le-feu immédiat pour ramener les otages chez eux est un point d’appui
pour quiconque est attaché à la paix.
Dans ce
contexte, la diplomatie doit reprendre la main. Emmanuel Macron affirme
– bien tard – que les Occidentaux, s’ils « laissent faire
Israël », perdront « toute crédibilité à l’égard du reste du
monde ». L’indignation ne suffit plus. Il faut des actes, de toute
urgence, pour stopper le génocide en cours. L’Union européenne a la possibilité
de prendre des sanctions dissuasives. Il n’est plus temps de tergiverser.
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