Notre humanité court un danger existentiel. Les efforts
des États devraient converger vers la coopération pour lutter contre les effets
du dérèglement climatique, et l’augmentation de la richesse mondiale, à hauteur
de 4,6 %, devrait
être mise à contribution pour réduire les profondes inégalités. Au lieu de cela, des incendiaires
cherchent à nous plonger dans l’abîme de la guerre.
L’intervention conjointe de Benyamin Netanyahou et Donald
Trump pour bombarder l’Iran est une folie guerrière qui pourrait embraser le
Moyen-Orient, et au-delà. L’Iran des mollahs, que nous condamnons en tant que
régime autoritaire et liberticide envers son peuple et en particulier les
femmes, est bien l’agressé de la séquence. Une nouvelle fois le droit
international est bafoué, et c’est la population civile iranienne qui est
première victime de cette escalade militaire, comme la population israélienne.
L’autocrate Vladimir Poutine, sanctionné à raison dans
sa sale guerre contre l’Ukraine, doit se réjouir. Les instances internationales
vont-elles tolérer un deux poids, deux mesures qui renforcerait la primauté de
la force sur le droit ? Aucune preuve de l’existence de la première bombe nucléaire de l’Iran, signataire du traité de non-prolifération et
régulièrement
visité par l’Agence
internationale de l’énergie atomique, n’a été apportée. La démonstration
ressemble fort à celle de Colin Powell, pour justifier la guerre en Irak, avec
le succès que l’on connaît…
Après le Liban, la Syrie, c’est la stratégie du chaos
que mène le sinistre Netanyahou, criminel de guerre, sous le coup d’un mandat
d’arrêt international, qui a réussi à saboter une conférence internationale sur
la reconnaissance de l’État palestinien et qui tente de détourner les regards
de sa politique coloniale et génocidaire. Écraser un État, déjà exsangue du
fait des sanctions occidentales et des contestations internes, ne conduira pas
à un changement de régime démocratique et pacifié, qui ne peut être imposé que
par la lutte des forces progressistes iraniennes. Tel-Aviv et Washington ont en
revanche tout intérêt à isoler et radicaliser le gouvernement iranien pour
maintenir le Moyen-Orient en état de tension. La fermeture probable du détroit
d’Ormuz en est l’exemple, et les ultras du régime iranien pourraient accélérer
un programme nucléaire militaire.
Celles et ceux qui croyaient, même chez les
progressistes, que le trumpisme s’articulerait autour d’un isolationnisme
pacifiste sont rappelés à la dure réalité de ce qu’est l’impérialisme
états-unien. Dominants mais plus vraiment hégémoniques, les États-Unis
alimentent un désordre mondial pour faire oublier leur échec dans le dossier
russo-ukrainien ou leur piteuse guerre commerciale. Les pays occidentaux
apparaissent hypocrites, s’autoproclamant modèles démocratiques mais laissant
le droit international être piétiné quand leurs intérêts ou alliés sont
impliqués. Les gouvernements européens continuent d’être spectateurs pour ne
pas froisser Washington. Ces derniers jours nous démontrent l’urgence à
dénucléariser le monde : la dissuasion nucléaire ne sera jamais une garantie de paix, mais un vecteur
d’escalade jusqu’à l’apocalypse.
À quelques semaines du 80e anniversaire des
bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, conduisant à la mort de 300 000 personnes, il est urgent que les
nations changent leur approche de la paix, qui ne se gagnera pas avec la force,
comme le rappelle l’organisation Nihon Hidankyo, dernier prix Nobel de la paix,
composée de survivants des bombardements atomiques et qui œuvrent pour une
dénucléarisation du monde. À l’image de l’appel commun des partis
communistes iranien et israélien, c’est par un renforcement des mouvements de
solidarité internationale et par les mobilisations populaires que le monde
sortira de l’engrenage de la guerre.
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