C’est chez lui
une obsession telle qu’en 2012 l’ancien chef d’état-major israélien Shaul Mofaz
jugeait que Benyamin Netanyahou était mû par « une conviction
messianique de bombarder l’Iran ». Avec l’assentiment de
l’administration Trump, le premier ministre israélien a franchi le pas, hors de
toute légalité internationale, en engageant en Iran, le 13 juin, une guerre propre à
précipiter tout le Moyen-Orient dans l’abîme.
Le triple
objectif de cette guerre censée conjurer une « menace
existentielle » : détruire les installations nucléaires
iraniennes, précipiter la chute du régime des mollahs, faire oublier
l’entreprise génocidaire qui se poursuit à Gaza. On sait de quoi procèdent les « guerres
préventives » et ce qu’elles font partout advenir : dévastation,
désordre, instabilité. Cette surenchère belliciste tient de la stratégie du
chaos ; elle ne garantit en rien la sécurité des Israéliens, exposés à des
représailles déjà meurtrières.
Les États-Unis
nient en être les protagonistes mais ils portent l’entière responsabilité
de cette réaction en chaîne. En 2018, la
décision de Donald Trump de retirer les États-Unis du JCPoA, l’accord de Vienne
sur le nucléaire iranien, avait eu pour conséquence de pousser Téhéran à
accroître sa capacité d’enrichissement de l’uranium, bien au-delà du seuil
requis pour les usages civils de l’énergie atomique. La présente offensive
israélienne vient à point nommé pour torpiller les pourparlers de Mascate entre
les États-Unis et l’Iran. Elle pourrait avoir pour résultat catastrophique
d’encourager le régime iranien à sortir du traité de non-prolifération des
armes nucléaires (TNP).
Double jeu
américain, cynisme israélien : Tel-Aviv veut rayer de la carte les
infrastructures nucléaires iraniennes alors même qu’Israël n’est pas signataire
du TNP. Son programme nucléaire, appuyé par Paris dès les années 1950, lui a
permis de constituer un arsenal de 80 à 300 armes atomiques que l’Agence
internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne peut évaluer ni contrôler,
puisque toute inspection lui est interdite. Le désarmement nucléaire généralisé
est le seul horizon acceptable et raisonnable. Dans l’immédiat, il n’y a qu’une
seule issue possible : il faut mettre un terme d’urgence à cette
guerre régionale aux conséquences incalculables.
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