lundi 16 juin 2025

« La guerre de Netanyahou en Iran menace de précipiter tout le Moyen-Orient dans l’abîme », l’éditorial de Rosa Moussaoui.



C’est chez lui une obsession telle qu’en 2012 l’ancien chef d’état-major israélien Shaul Mofaz jugeait que Benyamin Netanyahou était mû par « une conviction messianique de bombarder l’Iran ». Avec l’assentiment de l’administration Trump, le premier ministre israélien a franchi le pas, hors de toute légalité internationale, en engageant en Iran, le 13 juin, une guerre propre à précipiter tout le Moyen-Orient dans l’abîme.

Le triple objectif de cette guerre censée conjurer une « menace existentielle » : détruire les installations nucléaires iraniennes, précipiter la chute du régime des mollahs, faire oublier l’entreprise génocidaire qui se poursuit à Gaza. On sait de quoi procèdent les « guerres préventives » et ce qu’elles font partout advenir : dévastation, désordre, instabilité. Cette surenchère belliciste tient de la stratégie du chaos ; elle ne garantit en rien la sécurité des Israéliens, exposés à des représailles déjà meurtrières.

Les États-Unis nient en être les protagonistes mais ils portent l’entière responsabilité de cette réaction en chaîne. En 2018, la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis du JCPoA, l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, avait eu pour conséquence de pousser Téhéran à accroître sa capacité d’enrichissement de l’uranium, bien au-delà du seuil requis pour les usages civils de l’énergie atomique. La présente offensive israélienne vient à point nommé pour torpiller les pourparlers de Mascate entre les États-Unis et l’Iran. Elle pourrait avoir pour résultat catastrophique d’encourager le régime iranien à sortir du traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Double jeu américain, cynisme israélien : Tel-Aviv veut rayer de la carte les infrastructures nucléaires iraniennes alors même qu’Israël n’est pas signataire du TNP. Son programme nucléaire, appuyé par Paris dès les années 1950, lui a permis de constituer un arsenal de 80 à 300 armes atomiques que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne peut évaluer ni contrôler, puisque toute inspection lui est interdite. Le désarmement nucléaire généralisé est le seul horizon acceptable et raisonnable. Dans l’immédiat, il n’y a qu’une seule issue possible : il faut mettre un terme d’urgence à cette guerre régionale aux conséquences incalculables.

 

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