L’appel au
cessez-le-feu de Trump et son numéro de chantre de la paix ne concernent pas
Gaza. On se souvient de son idée, d’un cynisme absolu, d’en faire une Riviera.
On ne peut omettre non plus sa volonté de redessiner la carte géopolitique du
Moyen-Orient avec le concours de Netanyahou et avec la passivité – c’est un
euphémisme – de l’Union européenne (UE), à l’exception notable de l’Espagne et
de l’Irlande.
Si tous les
dirigeants européens n’ont pas repris les mots du chancelier allemand Friedrich
Merz (« Israël fait le sale boulot pour nous tous »), c’est tout de
même une sorte d’union sacrée que l’on a vu se créer dès les premiers
bombardements. Emmanuel Macron déclarant pour la France qu’Israël était en
droit « de se protéger et d’assurer sa sécurité ». Singulier
renversement de perspective qui justifiait sans doute le report de la
reconnaissance de l’État palestinien.
On ne peut être
dupes. Face à la montée des protestations, dans le monde comme en Israël,
l’attaque de l’Iran est arrivée à point pour Netanyahou et son extrême droite.
Silence, on tue. Chaque jour, la liste des morts s’allonge, et particulièrement
près des points d’« aide humanitaire » contrôlés par Israël et les
Américains qui prennent des allures de pièges. 56 000 morts dont plus de
15 000 enfants. Des chercheurs de Harvard ont même avancé ces dernières
heures le chiffre effarant de 377 000 disparus.
À Bruxelles, où
est arrivée lundi une marche citoyenne exigeant la suspension de l’accord
d’association liant Israël et l’UE, on discute de nouveau de Gaza, mais avec
des précautions de langage qui laissent pantois. Rendu public vendredi, un
audit de la Commission écrivait : « Il existe des indications
selon lesquelles Israël n’aurait pas respecté ses obligations en matière de
droits de l’homme. »
Des
indications ? La Cour pénale internationale a émis explicitement un mandat
d’arrêt contre Benyamin Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre
l’humanité dans la bande de Gaza. L’UE doit prendre la mesure de ses
responsabilités. La complaisance devient de la complicité. Le sale boulot que
Netanyahou fait « pour nous » ne peut avoir pour salaire
l’oubli et le martyre de Gaza.
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