mercredi 25 juin 2025

« Cessez le feu avec l'Iran mais rien à Gaza : le salaire de Netanyahou », l’éditorial de Maurice Ulrich.



L’appel au cessez-le-feu de Trump et son numéro de chantre de la paix ne concernent pas Gaza. On se souvient de son idée, d’un cynisme absolu, d’en faire une Riviera. On ne peut omettre non plus sa volonté de redessiner la carte géopolitique du Moyen-Orient avec le concours de Netanyahou et avec la passivité – c’est un euphémisme – de l’Union européenne (UE), à l’exception notable de l’Espagne et de l’Irlande.

Si tous les dirigeants européens n’ont pas repris les mots du chancelier allemand Friedrich Merz (« Israël fait le sale boulot pour nous tous »), c’est tout de même une sorte d’union sacrée que l’on a vu se créer dès les premiers bombardements. Emmanuel Macron déclarant pour la France qu’Israël était en droit « de se protéger et d’assurer sa sécurité ». Singulier renversement de perspective qui justifiait sans doute le report de la reconnaissance de l’État palestinien.

On ne peut être dupes. Face à la montée des protestations, dans le monde comme en Israël, l’attaque de l’Iran est arrivée à point pour Netanyahou et son extrême droite. Silence, on tue. Chaque jour, la liste des morts s’allonge, et particulièrement près des points d’« aide humanitaire » contrôlés par Israël et les Américains qui prennent des allures de pièges. 56 000 morts dont plus de 15 000 enfants. Des chercheurs de Harvard ont même avancé ces dernières heures le chiffre effarant de 377 000 disparus.

À Bruxelles, où est arrivée lundi une marche citoyenne exigeant la suspension de l’accord d’association liant Israël et l’UE, on discute de nouveau de Gaza, mais avec des précautions de langage qui laissent pantois. Rendu public vendredi, un audit de la Commission écrivait : « Il existe des indications selon lesquelles Israël n’aurait pas respecté ses obligations en matière de droits de l’homme. »

Des indications ? La Cour pénale internationale a émis explicitement un mandat d’arrêt contre Benyamin Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza. L’UE doit prendre la mesure de ses responsabilités. La complaisance devient de la complicité. Le sale boulot que Netanyahou fait « pour nous » ne peut avoir pour salaire l’oubli et le martyre de Gaza.

 

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