Il est sous nos
yeux. Un génocide est en cours et il est
documenté par des ONG, des médecins, des journalistes palestiniens,
les seuls à être dans ce cimetière à ciel ouvert et à nous informer au péril de leurs vies. Jour après jour, l’horreur franchit un cap supplémentaire, pire
que le précédent, un
paroxysme sans cesse dépassé.
Depuis le
2 mars dernier, Israël a stoppé l’arrivée de l’aide
humanitaire dans la bande de Gaza. Deux millions de personnes sont
sans nourriture, sans eau, privés de médicaments, de soins. Quelques
camions humanitaires viennent enfin d’être autorisés à pénétrer dans l’enclave,
mais rien n’effacera ces longs mois de blocus, d’un massacre privant du minimum
vital. Des femmes, des enfants, des hommes déambulent, ventres gonflés et
visages émaciés, avec leurs gamelles vides, en criant famine. Les Gazaouis
meurent de faim, sous notre regard.
Le monde ne
peut laisser mourir davantage Gaza et la Palestine.
Le 14 mai,
nous avons fait le choix de publier en une de l’Humanité, une photo d’un
petit garçon, Osama Kamal Al Rakab. Son visage famélique est une réalité crue
et insoutenable. Cette réalité que l’extrême droite refuse de voir en criant à
la fake news, instrumentalisant de façon nauséabonde sa souffrance, son
désespoir et notre impuissance, comme pour invisibiliser le sort des Gazaouis
et faire taire toute voix de solidarité internationale.
Oui, Israël
utilise la famine comme une arme de guerre et d’extermination de tout un
peuple, comme projet politique de Benyamin
Netanyahou. 14 500 enfants ont été tués à Gaza depuis le
7 octobre 2023 : c’est plus que le nombre d’enfants tués en quatre
ans de guerres dans le monde entier. Des milliers d’enfants sont orphelins,
blessés, amputés, mutilés, avec les traumatismes psychologiques liés au fait de
grandir dans cet enfer.
Depuis trois
semaines, Israël accélère sa conquête, plus
déterminé que jamais à achever son œuvre destructrice, Netanyahou a
déclaré vouloir prendre le contrôle de tout le territoire de la bande de Gaza.
Les menaces d’expulsion se font de plus en plus précises.
Preuve que
l’atrocité atteint des sommets, les alliés occidentaux ont enfin réagi et
changent de discours et de posture. Un communiqué commun d’Emmanuel Macron,
Keir Starmer et Mark Carney, exige la fin de l’offensive israélienne sur Gaza.
Tous trois cheminent vers la reconnaissance d’un
État palestinien. L’Union européenne envisage enfin la
suspension de son accord d’association avec Israël. Ces déclarations
diplomatiques doivent se traduire, sans délai, en actes et la France doit
d’emblée rappeler à Paris son ambassadeur en Israël. Il est temps de faire
respecter le droit international et de mettre en application le mandat d’arrêt
contre Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Enfin, il est
urgent de décréter un embargo total sur les ventes et exportation d’armes, à
l’heure où le Salon international de l’aéronautique et de l’espace, au Bourget,
s’apprête à accueillir des exposants israéliens, géants de l’industrie de
l’armement, véritable vitrine de leur commerce de guerre. Cette dualité est
abjecte.
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