À l’heure des
célébrations des 80 ans de la création de la Sécurité sociale et alors que la CGT s’apprête à
souffler ses 130 bougies, la Macronie et son gouvernement de
droite entendent parachever le détricotage
des conquis de 1945, en s’attaquant à son mur porteur : le
financement de la protection sociale. Obsédés par le poids d’une dette publique
qu’ils ont eux-mêmes contribué à faire exploser, et sensibles comme jamais au
chant des sirènes patronales, Emmanuel Macron d’abord, François
Bayrou dans la foulée ont remis sur la table l’idée d’une TVA sociale.
Ils se voulaient « disruptifs », ils se retrouvent à ânonner les
vieilles rengaines de leurs prédécesseurs.
L’équation est
aussi simple qu’inique : augmenter la TVA – payée par toutes et tous sans
distinction – et baisser les cotisations patronales pour renflouer les
caisses de l’État et satisfaire aux desiderata des chefs d’entreprise. L’entourloupe antisociale permettrait,
selon les experts, de dégager entre 10 et 13 milliards d’euros par an.
Sans surprise,
le Medef se dit « tout à fait favorable » à l’application
d’une telle mesure. Mais c’est dans le détail des positions des employeurs
qu’il faut chercher le point nodal de leur stratégie : affaiblir le système par répartition
pour ouvrir grand les portes à la capitalisation. Le patron des patrons a un
plan. Flécher une part des cotisations aujourd’hui affectées aux branches
famille et assurance-maladie vers un compte de capitalisation individuel et combler
les pertes pour la Sécu en augmentant la TVA.
Derrière cette
énième attaque contre le système par répartition et le salaire socialisé, se
trame en sous-main la poursuite d’une politique d’aides publiques aux
entreprises sans condition et sans contrepartie. Qu’importe que la commission
d’enquête sénatoriale menée à ce sujet n’ait pas encore rendu ses
conclusions ; qu’importent les alertes de la CGT, qui rappelle que « les
exonérations de cotisations sociales dites patronales ont fait la preuve de
leur inefficacité tant en termes d’emploi que de compétitivité ou
d’attractivité ». Le patronat et les ultralibéraux aux manettes le
savent : pile, ils gagnent ; face, on perd.
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