Pour
un seul département, le Gers peut se targuer d’une grande variété de paysages
qui attirent l’œil averti. Ce qui attire le visiteur en premier lieu est le
paysage ondoyant. À vrai dire toutes les collines ont une altitude limitée, la
plus grande termine à 390 mètres au-dessus de la mer vers le sud et à 175
mètres au nord. Plusieurs secteurs sont très boisés, pour la plupart des chênes
et de hêtres pour le plus grand bonheur des chercheurs de champignons qu’on
trouve partout dans les sous-bois. C’est un des passe-temps préférés du
département. Mais ceci n’a rien à voir avec les étendues de forêt qui existaient
au moment de la Seconde Guerre Mondiale, quand les forêts et les vallons
protégeaient tant de groupes de résistants. Le Gers était un centre important
de la résistance à l’envahisseur et plusieurs endroits comme Castelnau sur l’Auvignon,
Meilhan, l’Isle-Jourdain et Cazaubon peuvent toujours témoigner de la lutte
armée. Depuis la guerre bien des forêts ont et sacrifiées sur l’autel de l’agriculture
intensive, les bois et haies remplacés par des champs de blé, maïs et
tournesol.
Au
nord-ouest du département on trouve les alignements, sans fin, de pins qui font
la frontière avec les Landes, où le sol sablonneux est idéal pour la production
de carottes, asperges et fraises. Quelques kilomètres vers l’est on trouve des
rangs de vignes dont les grappes de raisins produisent le plus célèbre des
breuvages locaux, l’Armagnac et le floc, l’apéritif du coin. Roulant toujours vers
l’est, les vignes continuent à produire les vins locaux, les Côtes de Gascogne
très prisés, mais elles sont entremêlées de côteaux boisés dans ce qu’on
appelle le « triangle d’or » entre les villes de Condom, Lectoure et
Fleurance. Souvent on remarque des cyprès, ce qui avec les vignobles rappellent
quelques régions de la Toscane. À l’est de Lectoure, le paysage devient plus
plat avec moins de côteaux prononcés, et la Lomagne est bien connue pour ses cultures
de melons et d’ail.
La
plus grande ville du département, Auch, située à peu près au centre, représente
le début d’un changement de paysage. Quand on roule vers le sud, ce paysage
propose un aspect plat moins intéressant pendant quelque temps, avant d’arriver
aux côteaux ondoyants de la région de l’Astarac autour de Mirande. Mais pendant
ce voyage l’œil est inévitablement attiré par la chaîne des Pyrénées dans le département
voisin des Hautes Pyrénées. C’est comme si ce plat paysage agissait comme un
leurre malin pour assurer que le voyageur insouciant soi mal préparé pour les
énormes montées qui l’attendent. En tournant vers l’ouest, parallèle à la chaîne
des montagnes, on arrive bientôt dans la vallée de l’Adour avec ses vastes
champs de maïs. Ensuite, pour vous rappeler qu’il s’agit bien d’un département
varié, vous débouchez sur les côteaux habillés de vignes du Madiran, qui
produit quelques-uns des meilleurs vins de la région sous la haute surveillance
du gourou local, Alain Brément, célèbre pour les vins de Château Montus.
Les
rivières, pas seulement l’Adour, mais aussi la Baïse, le Gers, l’Arrats, jouent
un rôle clé dans la vie agricole du Gers, apportant l’irrigation vitale pour
les récoltes, surtout le blé et le maïs. Beaucoup de fermiers ont pu creuser de
petits lacs ou réservoirs sur leurs terres. Quand la neige des Pyrénées fond au
printemps, sont ravitaillés ces points d’eau, mais l’inverse se produit après
des périodes prolongées de pluies, ce que les champs et vignobles n’arrivent pas
à absorber. Avec le réchauffement climatique de ces dernières années les
rivières et leurs affluents débordent fréquemment et inondent les champs et les
routes, obligeant même parfois les habitants à quitter leurs maisons, surtout
là où les promoteurs sans scrupule ont fait des marchés avec les maires du coin
pour construire des maisons en zone inondable. En voyageant dans le département
on est frappé par sa diversité, et il ne faut pas oublier qu’on se trouve
également à quelques heures de la mer, la Méditerranée ou l’Atlantique, et à un
peu plus d’une heure des stations de ski des Pyrénées.
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