Côté face, la
réalité du réchauffement climatique, avec ses catastrophes en chaîne, ses
conséquences sur la biodiversité et les populations, singulièrement les plus
fragiles. Côté pile, l’arsenal des mesures et des outils à disposition des
États pour en réduire les causes et en limiter les effets. Depuis des
décennies, les scientifiques alertent, dessinent des trajectoires, fournissent
des scénarios, affirment et réaffirment que seule une réduction drastique
– et rapide – des émissions mondiales de CO2 permettra, à long
terme, de stabiliser le climat et de sauver ce qui peut encore l’être.
La tâche est
immense. Les objectifs fixés exigent de repenser les modes de production et de
consommation. Ils nécessitent de stopper la course folle à l’extraction
pétrolière et gazière. Mais le capitalisme financiarisé s’accroche à ses
profits. Au détriment de l’environnement, porté par des politiques publiques
à tout le moins peu soucieuses de l’enjeu quand elles ne sont pas résolument
climatosceptiques, le business as usual, invariablement, fait figure de
projet d’avenir.
Zélés, les
lobbyistes des énergies fossiles et des industries polluantes ont mis les bouchées
doubles. Partout, ils s’agitent en coulisses. Dans les allées des COP climat,
dans les antichambres des ministères, dans les couloirs des parlements et
jusque dans les rangs du Giec, ils prêchent un technosolutionnisme béat. Leur
boîte à outils regorge de solutions « magiques » avec, en tête de
gondole, l’option du stockage carbone. Exit, donc, la diminution des émissions,
la transition énergétique de l’industrie, la sobriété.
Place à la
captation directe des émanations industrielles et leur enfouissement sous
la croûte terrestre. Le tout à grands coups de gros sous. Plus de
500 milliards d’euros de financements publics et privés, à l’échelle de
l’Europe, d’ici à 2030. Une manne colossale, mise sur la table pour permettre
aux industriels et aux pétroliers de ne rien changer. À quelques mois de
la COP30, censée célébrer, à l’automne, les 10 ans de l’accord de Paris,
demeure le goût amer d’une décennie perdue.
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