Donald Trump
tient sa revanche. Sa « déclaration d’indépendance économique »
en est la preuve. Les annonces du président des États-Unis ont coupé le souffle
tant la sémantique employée et le taux des hausses douanières sont violents,
infondés. Personne n’imaginait que la puissance reine du libre-échange tourne
le dos à ce qu’elle a elle-même promu durant des décennies.
Sans surprise,
c’est la Chine – la véritable obsession du locataire de la Maison-Blanche – qui
est hautement pénalisée avec une nouvelle surtaxe de 34 %. Partenaires
d’hier et alliés de toujours sont, eux aussi, mis devant le fait accompli.
Trump est résolu à reprendre le chantier laissé à l’abandon après son premier
mandat. Le magnat de l’immobilier veut imposer un nationalisme protectionniste
aux relents xénophobes et identitaires dont la finalité est de tordre le bras
aux pays : cracher au bassinet ou s’implanter aux États-Unis pour relancer
la machine industrielle.
Le « jour
de la libération » ébranle toute l’architecture économique de l’après
Seconde Guerre mondiale. Les États et l’Union européenne sont au pied du mur.
Faut-il se plier aux injonctions du milliardaire ou s’inscrire dans une
escalade de mesures de rétorsion qui seront chèrement facturées aux
travailleurs et aux consommateurs ? Renforcer le vieux système libéral à
la papa, source de crises sociales, économiques et environnementales à
répétition, équivaut à un dangereux statu quo. Le point de bascule où nous nous
trouvons commande, au contraire, de tracer une autre voie post-capitaliste.
Les économistes
s’affolent déjà du choc récessif que pourraient entraîner les surtaxes
douanières. Il n’épargnerait pas les ménages états-uniens, contrairement aux
élucubrations avancées par l’hôte du bureau Ovale pour justifier ses mesures.
Si d’aventure l’Amérique avait été un jour « pillée », « volée »,
« escroquée », comme il le prétend, c’est le fait des choix
politiques de ses dirigeants et non de ses voisins.
Le
protectionnisme défendu par Trump conforte aujourd’hui une partie de son
électorat, mais il pourrait se détourner de son gourou dès les premiers
contrecoups. Quant à ses opposants révoltés par le technofascisme à l’œuvre,
ils braveront une nouvelle fois la rue ce 5 avril. Leur mot d’ordre :
« Pas touche » à la démocratie en Amérique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire