Les
bombardements israéliens sur Gaza au matin du 18 mars ont entraîné la mort
de plus de 400 personnes. Un acte d’une violence inouïe, en plein
cessez-le-feu, que Netanyahou présente comme une réponse à la non-libération
d’otages par le Hamas qu’il assimile à une rupture de l’accord.
Il
« oublie » au passage qu’en refusant de retirer les forces
israéliennes de la route de Philadelphie le long de la frontière entre
Gaza et l’Égypte, c’est Israël qui a rompu l’accord. Comme l’explique Amos
Harel, du journal Haaretz, « Israël a sciemment violé l’accord
de cessez-le-feu avec le Hamas – avec l’approbation américaine – parce qu’il ne
voulait pas respecter pleinement les termes sur lesquels il s’était engagé il y
a deux mois ». Car qui peut sérieusement croire qu’une opération
militaire aussi massive et meurtrière ne mette pas en danger les otages
survivants ?
Remettre de
l’huile sur le feu, relancer la guerre n’est donc pas motivé par le sort des
otages israéliens. Mais cela a tout à voir avec l’agenda politique de
Netanyahou. Haaretz pointe d’ailleurs une « série d’objectifs
politiques urgents » pour le chef du gouvernement israélien : « Rétablir
Itamar Ben Gvir au gouvernement, faire passer le budget et stabiliser la
coalition (…) et limoger en toute tranquillité Ronen Bar, directeur du
Shin Bet » pour prendre le contrôle des services de sécurité
intérieure, dans le but d’imposer « un glissement progressif vers un
régime de type autoritaire, dont il tentera d’assurer la survie par une guerre
perpétuelle sur plusieurs fronts. » Et, bien évidemment, en finir avec
toute perspective d’existence d’un État palestinien.
Dans ce
contexte, les déclarations du gouvernement français, qui condamne la reprise
des bombardements sur la bande de Gaza et appelle à leur « arrêt
immédiat », sont nécessaires mais insuffisantes. Il faut que Paris
pose un acte fort montrant sa détermination. « La France reconnaîtra
l’État de Palestine quand cela sera l’élément qui permettra la paix et la
sécurité de tous dans la région », disait il y a quelques mois
Emmanuel Macron. Aujourd’hui, sa non-reconnaissance facilite l’entreprise
d’anéantissement d’un peuple menée par Netanyahou. Le temps presse.
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