Sans doute la date restera-t-elle dans les annales de notre histoire
moderne. Ce 20 janvier 2025, Donald Trump a repris, officiellement, ses
quartiers dans le bureau Ovale. Le voilà donc investi 47e président
élu des États-Unis, le plus sulfureux de tous, réactionnaire en chef d’un
escadron mondial de dirigeants extrême droitisés.
Celui qui s’apprête à parapher dès les premières heures de son mandat une
centaine de décrets va taper fort, dans toutes les
directions et avec « une rapidité historique », a-t-il déclaré dimanche 19 janvier,
devant ses partisans survoltés. Économie, immigration, climat, sur chaque
dossier Trump posera son empreinte, avec une stratégie : diviser pour
mieux régner.
Diviser le peuple des États-Unis
d’abord, en dressant les riches contre
les pauvres, les Blancs contre les minorités, les hommes contre les femmes.
Diviser le monde, aussi, armé du glaive de la première puissance économique.
Renégociation des droits de douane, accords de libre-échange, partenariats
bilatéraux, le dollar américain promet de devenir, encore plus qu’il ne l’était
déjà, l’arbitre du capitalisme financiarisé.
En 2024, nous apprend l’ONG Oxfam, la richesse des milliardaires de ce
monde a augmenté de 2 000 milliards de dollars. Trump est de ceux-là.
Obsédé par le business et par le profit, le mâle alpha de l’Amérique entend
asseoir le règne d’écrasants monopoles privés – outrageusement incarnés par
Elon Musk –, contre lesquels les États semblent démunis
Face à cette déferlante, le camp du progrès va devoir s’organiser, faire
front contre l’offensive expansionniste et le repli identitaire prêchés
par Trump et par ses supplétifs. « Tout ce qu’il fait est
transactionnel, brutal et de court terme », résumait récemment le prix
Nobel d’économie américain Joseph Stiglitz, qui entrevoit l’avènement de « la
loi de la jungle ».
Un scénario de chaos, dont l’histoire nous a maintes fois enseigné la
conséquence première : le creusement abyssal des inégalités sociales, la
négation des droits humains, le pillage des ressources naturelles. Le retour de
Trump aux affaires n’est pas une question nationale. Il nous
concerne tous, convoque notre vigilance. Personne ne peut rester spectateur du
désastre qui vient.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire