Les mots sont
forts, inédits sans doute, à l’image de cette mobilisation de tout ce que la
France compte de champions et de médaillés. La crème du sport tricolore a
pris la plume dans l’Équipe pour dénoncer le « désastre
annoncé », le « sabotage du vivre-ensemble »
qu’entraînera la baisse historique de 33 % du budget de l’État pour
le sport. Les crédits de ce dernier ne pèsent que 0,2 % des
dépenses de l’État, mais François Bayrou et ses ministres prévoient de les
faire passer de 900 à 600 millions d’euros : un carnage.
Alors que
l’enthousiasme né des JOP suscite les vocations d’une multitude de
nouveaux pratiquants, la stupide autant que brutale politique du
« turbo-rabot » – le néologisme en vogue pour décrire les coupes
éclair du gouvernement Bayrou – menace d’effondrer le sport français.
Parmi les plus de 400 signataires dans l’Équipe figurent les
gloires de Paris 2024 : Teddy Riner, Alexis Lebrun, Florent Manaudou,
Shirine Boukli, Marie Patouillet…
Elles ont été
rejointes dans le Parisien-Aujourd’hui en France par plus de
5 000 personnalités et acteurs du monde sportif, dont l’ancienne
ministre communiste Marie-George Buffet, la présidente du Comité paralympique
et sportif français Marie-Amélie Le Fur, des responsables de fédérations,
des élus locaux et de nombreux sportifs de haut niveau, à l’instar
de Marie-José Pérec.
La ministre des
Sports, Marie Barsacq, qui devait présenter ses vœux mercredi soir, marche sur
des œufs. Si le gouvernement persiste dans ses coupes drastiques, le
mouvement pourrait se transformer en grève des stades et des gymnases. De
son côté, le Sénat a rejeté une ultime baisse de 34 millions
d’euros. Mesurant la profondeur du malaise, Emmanuel Macron vient de
donner raison aux sportifs et aux élus en paroles, ce qui ne coûte rien.
Ces acteurs ont
pris confiance et espoir dans les retombées à long terme des JOP, lesquels ne
se résument pas pour eux à une vitrine du prestige national. Surtout, les Jeux
leur ont appris à « travailler main dans la main », comme
l’observe l’un d’eux. Il sera désormais plus difficile pour l’exécutif de
jouer les uns contre les autres. Dans le sport comme dans la lutte, la victoire
est une affaire d’équipe.
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