Donald Trump et
les siens ont tissé une dangereuse toile réactionnaire et populiste. Le
parterre d’invités qui seront présents à l’investiture du 47e président
des États-Unis, ce 20 janvier au Capitole, donne la mesure de
l’internationale fasciste qui se dessine sous nos yeux. Javier Milei, qui dépèce
à coups de tronçonneuse l’État de droit en Argentine, sera de la cérémonie, tout comme Bukele, le « dictateur cool » du Salvador.
La cheffe du
Conseil italien, la « postfasciste » et atlantiste Giorgia Meloni, qui se rêve en faiseuse de rois des droites
européennes, ne pouvait manquer l’événement. Quant à l’eurodéputée et
réseauteuse de l’extrême droite française Sarah Knafo, elle aurait joué des
coudes pour être sur la photo avec Éric Zemmour.
À quelques
nuances près, leurs ambitions et cibles de prédilection convergent :
dérégulations économiques et financières, réformes libertariennes, matraquage
des droits des femmes et des LGBT, chasse aux étrangers, accusés d’être des
ennemis de l’intérieur au même titre que les opposants politiques. La haine de
l’autre et le capitalisme 2.0, en résumé.
La contre-révolution
trumpiste est en marche, elle n’a
aucun filtre, et les contre-pouvoirs, eux, semblent bien maigres. Il y a huit
ans encore, une puissante mobilisation avait signifié toute la révulsion que
provoquait alors l’arrivée au pouvoir du magnat de l’immobilier. Cette année,
les cortèges étaient peu fournis, comme apeurés et assommés par la puissance de
frappe rhétorique et programmatique du multimilliardaire et de ses
acolytes. À commencer par l’eugéniste et promoteur zélé de l’extrême droite
mondiale, Elon Musk, ou encore l’adepte de la mouvance complotiste QAnon, Kash
Patel, propulsé à la tête du FBI.
Le nouveau
locataire de la Maison-Blanche veut frapper vite, fort. On aurait d’ailleurs
tort de voir dans ses déclarations contre le Canada, le Groenland et le canal
de Panama des délires égotiques. Ses visées impérialistes et annexionnistes
répondent à une géostratégie vouée à blinder l’hégémonie de Washington et de
ses multinationales. Elle s’appuie sur des hausses de droits de douane qui sont
autant de guerres déclarées à la Chine, à ses voisins canadiens et mexicains,
mais également à l’Europe, aphone et incapable de réagir face à cette
déflagration ultralibérale, climatosceptique et raciste.
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