lundi 20 janvier 2025

« L’agenda de Donald Trump : haine de l’autre et capitalisme 2.0 », l’éditorial de Cathy Dos Santos dans l’Humanité.



Donald Trump et les siens ont tissé une dangereuse toile réactionnaire et populiste. Le parterre d’invités qui seront présents à l’investiture du 47e président des États-Unis, ce 20 janvier au Capitole, donne la mesure de l’internationale fasciste qui se dessine sous nos yeux. Javier Milei, qui dépèce à coups de tronçonneuse l’État de droit en Argentine, sera de la cérémonie, tout comme Bukele, le « dictateur cool » du Salvador.

La cheffe du Conseil italien, la « postfasciste » et atlantiste Giorgia Meloni, qui se rêve en faiseuse de rois des droites européennes, ne pouvait manquer l’événement. Quant à l’eurodéputée et réseauteuse de l’extrême droite française Sarah Knafo, elle aurait joué des coudes pour être sur la photo avec Éric Zemmour.

À quelques nuances près, leurs ambitions et cibles de prédilection convergent : dérégulations économiques et financières, réformes libertariennes, matraquage des droits des femmes et des LGBT, chasse aux étrangers, accusés d’être des ennemis de l’intérieur au même titre que les opposants politiques. La haine de l’autre et le capitalisme 2.0, en résumé.

La contre-révolution trumpiste est en marche, elle n’a aucun filtre, et les contre-pouvoirs, eux, semblent bien maigres. Il y a huit ans encore, une puissante mobilisation avait signifié toute la révulsion que provoquait alors l’arrivée au pouvoir du magnat de l’immobilier. Cette année, les cortèges étaient peu fournis, comme apeurés et assommés par la puissance de frappe rhétorique et programmatique du multimilliardaire et de ses acolytes. À commencer par l’eugéniste et promoteur zélé de l’extrême droite mondiale, Elon Musk, ou encore l’adepte de la mouvance complotiste QAnon, Kash Patel, propulsé à la tête du FBI.

Le nouveau locataire de la Maison-Blanche veut frapper vite, fort. On aurait d’ailleurs tort de voir dans ses déclarations contre le Canada, le Groenland et le canal de Panama des délires égotiques. Ses visées impérialistes et annexionnistes répondent à une géostratégie vouée à blinder l’hégémonie de Washington et de ses multinationales. Elle s’appuie sur des hausses de droits de douane qui sont autant de guerres déclarées à la Chine, à ses voisins canadiens et mexicains, mais également à l’Europe, aphone et incapable de réagir face à cette déflagration ultralibérale, climatosceptique et raciste.

 

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