En I844, Louis Napoléon Bonaparte, qui n’est pas encore Napoléon III,
publie un livre appelé Extinction du paupérisme. En d’autres
termes, de la pauvreté. Un journaliste et humoriste un brin déjanté, Ferdinand Lop,
ajoutera des années plus tard « après dix heures du soir »,
comme pour l’éclairage. La formule fera fortune. Pour le futur empereur, il
s’agissait, disait-il alors, d’un devoir d’humanité, mais aussi d’agir parce
que la pauvreté était « séditieuse ».
A-t-il inspiré François Bayrou à Mayotte, qui a annoncé l’interdiction de
la reconstruction des bidonvilles, ravagés par le cyclone et laissant sans abri
des dizaines de milliers de personnes qui y vivaient selon, ses propres mots,
dans des conditions indignes ? Mais quoi, maintenant ?
La réalité, qu’il ne peut ignorer, c’est que les solutions de relogement ne
sont pas à la hauteur, et que, même si elles l’étaient, les immigrants en
situation irrégulière ne pourraient, au regard de la loi telle qu’elle est actuellement,
en bénéficier. « Mayotte debout », c’est le plan annoncé. Pas pour
tout le monde. Ce n’est pas seulement les bidonvilles qu’il veut interdire.
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