Il n’est plus temps de jouer sur les mots. Se perdre en arguties ne sauvera
aucune vie à Gaza, pas plus que minimiser le nombre effroyable de victimes
n’amoindrira l’horreur des crimes perpétrés par l’armée israélienne dans
l’enclave palestinienne depuis plus de quinze mois. Ce territoire occupé est
devenu une fosse commune. Les chiffres donnent le vertige.
Selon The Lancet, le nombre de personnes tuées sur les neuf
premiers mois de l’offensive israélienne serait 40 % supérieur aux
chiffres publiés par le ministère de la Santé du Hamas – que d’aucuns supplétifs de
Netanyahou et de son entreprise génocidaire continuent au reste de désavouer.
La revue médicale britannique fait référence et ses méthodes statistiques ont
été éprouvées sur d’autres terrains de guerre. Un Gazaoui sur 35 a perdu la
vie. Et il ne s’agit là que des morts déclarés, par leurs proches ou par les
autorités.
La destruction systématique des hôpitaux, des écoles, des infrastructures
énergétiques et de salubrité condamne l’avenir de tout un peuple, au mépris des
règles les plus élémentaires du droit humanitaire.
Que faudra-t-il encore pour mettre enfin un coup d’arrêt aux visées
destructrices et colonialistes de Benyamin Netanyahou ? Sous le coup d’un
mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et
crimes contre l’humanité, le premier ministre israélien demeure les mains
libres et les milliards continuent d’affluer de la part de ses alliés,
Washington en tête, pour lui fournir armes et munitions.
Alors que depuis des semaines, des négociations sont en cours à Doha pour
parvenir à un accord sur la libération des otages, l’optimisme n’est pas
interdit. Pourtant, la perspective du retour imminent de Donald Trump aux
affaires, si elle fait indéniablement pression sur les discussions, n’augure
pas de l’établissement d’une paix durable dans la région et encore moins d’une
reconnaissance des droits du peuple palestinien.
Quoi qu’il advienne des hypothétiques paraphes au bas d’un accord
bilatéral, ce qui se déroule sous les yeux du monde dans la bande de Gaza
demeurera une tache indélébile sur notre humanité commune. Ceux qui minorent
cette entreprise d’annihilation en sont comptables, ceux qui la soutiennent
sont complices.
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