Le juriste allemand Carl Schmitt dans les années 1920 et 1930 avait
théorisé l’état d’exception, justifiant la suspension des lois au nom
d’intérêts supérieurs. Il avait aussi posé à la base de toute politique
l’opposition à « l’ennemi », quitte à l’inventer, à
éliminer par tous les moyens.
On sait ce qui s’est passé. La galaxie Bolloré tient son héros et fabrique
l’ennemi. « Trump commandant en chef anti-woke » titre le dernier
numéro du JDNews. Le mouvement grandi avec Black Lives Matter aux
États-Unis – venant du mot woke, « éveil », avec la volonté de lutter
contre toutes les discriminations, les héritages coloniaux ou
esclavagistes, etc. – se voit ainsi désigné comme « une
tyrannie », l’expression d’une gauche totalitaire, extrême et
sectaire.
En France même, écrit le journaliste maison Geoffroy Antoine, de nombreuses
personnalités se sont érigées en remparts de la culture. Alain Finkielkraut,
Pascal Bruckner, François-Xavier Bellamy et autres, sur trois pages. À leur
suite un article de Michel Onfray. Donald Trump est « un
souverainiste qui veut protéger le peuple ». Avec un ami comme ça, on
a bien besoin d’ennemis.
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