mardi 5 novembre 2024

« Climatosceptique », l’éditorial de Marion d’Allard dans l’Humanité.



Le calendrier, parfois, est facétieux. En quelques jours à peine vont se télescoper deux événements majeurs dans la marche du monde, étroitement imbriqués. Alors que les États-Unis renouvellent, ce mardi 5 novembre, le bail du Bureau ovale, la communauté internationale a rendez-vous, une semaine pile plus tard, à Bakou, en Azerbaïdjan, à l’occasion de la COP29 sur le climat.

Le consensus scientifique est de longue date établi. Les catastrophes en chaîne – qui, au reste, n’épargnent par les États-Unis – sont la conséquence d’un emballement planétaire du mercure causé par les activités humaines, historiques et actuelles. Washington, en la matière, a une sérieuse ardoise.

Pourtant, outre-Atlantique, la question climatique a été soigneusement mise sous le tapis d’une campagne où l’anathème fut roi, pourrie par un Donald Trump sans filet, outrancier, plus dangereux que jamais. Sur le dossier environnemental, celui qui prétend à un nouveau mandat est d’abord tristement comptable de son propre bilan.

Chef de file de l’internationale climatosceptique, Donald Trump refuse l’origine anthropique du réchauffement climatique, promet que « le climat va finir par se refroidir », ne jure que par l’extraction pétrolière et gazière. Dès 2016, le républicain avait mis à exécution sa promesse de campagne : faire sortir les États-Unis de l’accord de Paris, qui vise à maintenir le réchauffement global à 1,5 °C.

Le retour du milliardaire à la tête du premier pays producteur de pétrole, deuxième émetteur mondial de CO2 et premier pollueur historique, signerait l’arrêt de mort de cet accord global, à un an d’une COP30 censée en dresser dix années de bilan.

Pire, dans la porte grande ouverte par Trump s’engouffreraient d’autres dirigeants d’extrême droite, menaçant encore le fragile écheveau de la diplomatie climatique. Ne l’oublions pas. Les premières victimes d’un si piètre programme sont les Américains eux-mêmes, les plus modestes au premier chef. Ce 5 novembre, les États-Unis jouent leur avenir et, pour une part, le nôtre aussi.

 

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