Le calendrier, parfois, est facétieux. En quelques jours à peine
vont se télescoper deux événements majeurs dans la marche du monde,
étroitement imbriqués. Alors que les États-Unis renouvellent, ce mardi 5 novembre, le bail du
Bureau ovale, la
communauté internationale a rendez-vous, une semaine pile plus tard, à
Bakou, en Azerbaïdjan, à l’occasion de la COP29 sur le climat.
Le consensus scientifique est de longue date établi. Les catastrophes
en chaîne – qui, au reste, n’épargnent par les États-Unis – sont la conséquence
d’un emballement planétaire du mercure causé par les activités humaines,
historiques et actuelles. Washington, en la matière, a une sérieuse ardoise.
Pourtant, outre-Atlantique, la question climatique a été soigneusement mise
sous le tapis d’une campagne où l’anathème fut roi, pourrie par un Donald Trump
sans filet, outrancier, plus dangereux que jamais. Sur le dossier
environnemental, celui qui prétend à un nouveau mandat est d’abord tristement
comptable de son propre bilan.
Chef de file de l’internationale climatosceptique, Donald Trump refuse
l’origine anthropique du réchauffement climatique, promet que « le
climat va finir par se refroidir », ne jure que par l’extraction
pétrolière et gazière. Dès 2016, le républicain avait mis à exécution sa
promesse de campagne : faire sortir les États-Unis de
l’accord de Paris, qui vise à
maintenir le réchauffement global à 1,5 °C.
Le retour du milliardaire à la tête du premier pays producteur de pétrole,
deuxième émetteur mondial de CO2 et premier pollueur
historique, signerait l’arrêt de mort de cet accord global, à un an d’une COP30
censée en dresser dix années de bilan.
Pire, dans la porte grande ouverte par Trump s’engouffreraient d’autres
dirigeants d’extrême droite, menaçant encore le fragile écheveau de la
diplomatie climatique. Ne l’oublions pas. Les premières victimes d’un si piètre
programme sont les Américains eux-mêmes, les plus modestes au premier chef. Ce
5 novembre, les États-Unis jouent leur avenir et, pour une part, le nôtre aussi.
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