Coluche, à peu de chose près, aurait pu voir illustrée, avec les débats
actuels à l’Assemblée, une de ses formules à l’emporte-pièce. « La
dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours. » Ne
parlons pas ici de dictature, bien sûr, mais la dérive autoritaire du pouvoir
est patente, de la crise des gilets jaunes aux 49.3 à répétition lors du débat
sur les retraites.
Dimanche matin, sur BFMTV, Michel Barnier disait vouloir que la discussion
se déroule à l’Assemblée, mais sans exclure le 49.3. En d’autres termes, la
discussion est libre, mais c’est moi qui décide. Moi, ou nous, si l’on inclut
dans la décision le président de la République qui ne saurait y être étranger,
quand bien même il affecte de regarder ailleurs.
Ce serait un coup de force contre la représentation nationale, venant après
le déni démocratique qu’a été la nomination d’un premier ministre issu d’une
formation, LR, représentant à peine 6 % des voix et surveillé, selon les
propres termes de Marine Le Pen et Jordan Bardella, par le Rassemblement
national. Une surveillance bienveillante, jusqu’alors. Le ministre de
l’Intérieur Bruno Retailleau ne saurait décevoir ceux dont il entend appliquer la politique
anti-immigrés. Mais la
bienveillance va plus loin et, samedi, le masque du RN est tombé.
Alors que les amendements du Nouveau Front populaire retenus à la
commission des finances aboutissaient à 60 milliards de recettes nouvelles
avec la taxation des grandes fortunes et des superprofits parmi d’autres
mesures, ses conclusions ont été rejetées par la droite, le camp présidentiel
et le parti lepéniste. La fibre populaire de ce dernier se rompt dès lors qu’il
faut défendre les riches. On comprend mieux alors comment la question de
l’immigration a pour rôle d’occulter les véritables choix du parti d’extrême
droite.
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