Plus que jamais la poésie est
urgente. Vitale comme le pain et le vin. Nécessaire comme la pluie et le
soleil, les néons et les nuits polaires. À l'heure où l'abjecte massification, l'uniformisation
dans le pire médiocre s'accélèrent, à l'heure où en dépit de certaines
apparences, la « liberté » de l'individu - fondement incontournable
de toute civilisation - rétrécit, à l'heure où la démocratie s'épuise, où les
despotes prolifèrent, où les nationalismes, les racismes se réveillent, où la
pauvreté enflamme les têtes autant que les slogans stupides et simplistes, la
poésie est, d'abord et avant tout, une « arme miraculeuse » (Aimé
Césaire) pour la Résistance. Totale Irrécupérable Sur tous les fronts. Résistance
contre ce qui endeuille l'être, souille, mutile, brise, l'élan de l'individu
vers le « Champ des possibles », l'immense continent de la Vie encore
inconnu. La poésie ne relève pas des dogmes établis. Elle est cet outil pour
l'homme qui lui permet de prendre la mesure de sa non-finitude, de sa majesté
et de son mystère émouvant et inépuisable. Elle est le vent qui le pousse dans
le dos dans sa marche à l'étoile, l'éclair qui l'arrache à l'humus pour le
projeter à hauteur d'astres de plomb et de feu. Langages, étranges copulations
de mots, bouleversements de syntaxes, volontés de dialogue, énoncés du monde
sensible, fouillements des ténèbres, cris d'amour, d'humour surtout
« noir », enracinements dans l'errance, la glèbe ou la « big
city », explosions de désespoir qui s'ouvre curieusement sur quelque innommable
espérance, la poésie est aussi, dans sa plus haute condensation, germination,
acte. Acte qui implique que tout poète authentique, fut-il élégiaque et soumis
aux subtils secrets métaphysiques, est un réfractaire un vrai outlaw Hölderlin,
Rimbaud, Maïakovski même combat ! Poètes Solitaires. Poètes Solidaires.
Jusqu'au revolver, la jambe pourrie, la raison « saccagée ». La
poésie est ce dont l'homme - même s'il l'ignore ou feint de l'ignorer - a le
plus besoin pour tracer au flanc du monde la cicatrice de sa dignité. La
poésie : un vertige permanent entre la lune et le gibet. Sans Poésie -
libre, follement libre - l'univers serait boule morte. La poésie aux lèvres
rouges : la potion magique pour guérir, peut-être, l'angoisse électrique
de l'inconnu qui écrivit une certaine heure de fièvre sur les murs de Mai
1968 : « Y a-t-il une vie avant la mort ? »
lundi 23 septembre 2024
POÉSIE !
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