dimanche 21 juillet 2024

VOUS !



Vous que l’on a parqués et réduits au silence,  condamnés à l’exil, envoyés au bûcher, vous qu’on a maltraités, qu’on a privés d’enfance, ne refaites donc pas ce que l’on vous a fait. Vous qui avez connu l’horreur des miradors et ces chiens en furie qui buvaient votre sang, vous, qui savez pourtant que la vie est un trésor, ne resemez donc pas la haine dans les vents. Vous que l’on a réduits à des troupeaux infâmes, sans terre, sans abris et sans havres d’amour, vous que l’on a fauchés sous de cruelles lames,  ne laissez pas passer ces appels au secours. Vous qui avez souffert des balles et des bombes,  vous que l’on a traités dans la honte et la boue, qui n’avez pas eu droit à une simple tombe, ne faites donc pas d’eux ce que l’on fit de vous. Vous qui étiez marqués au jaune d’infamie, jusqu’à en oublier la magie d’une étoile, vous que l’on a brisé à l’aube de la vie,  n’oubliez pas le bleu sur le gris de la toile ; Vous qui avez, un jour, retrouvé une terre, une raison d’aimer, une source d’espoir, vous qui avez vaincu la terreur, la misère, ne les condamnez pas à vivre dans le noir.

 

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COMPAGNONS !

Je garderai de vous, compagnons de misère, au blanc de mes jardins la noirceur de vos pas, des rides de douleur sur une eau qui fut claire...