C’était
pourtant hier ces oisillons fragiles dont les vols maladroits n’avaient pas de
vigueur, on taquinait un peu ces essais malhabiles sans penser que demain
sonnerait enfin l’heure. On est tous malheureux quand les oiseaux s’en vont, quand
le nid un beau jour a perdu ses attraits, quand l’appel du ciel bleu invite à
l’évasion, loin de ce paradis soudain désenchanté. Et, à les voir partir, nous
viennent quelques larmes, que leur réservera cet immense désert pour affronter
la peur. Auront-ils bien les armes, il
est tant de marins qui périssent en mer. On se prend à rêver face à la place
vide pour ces aventureux, d’un possible retour, mais le monde est si grand et ils
sont si avides qu’ils partent plein d’espoir et que passent les jours. Ils
volent les oiseaux, volent jusqu’à l’ivresse, jusqu’à trouver là-bas la côte
qui rassure, celle qui offrira mille et une caresses à leurs ailes meurtries
aux chemins d’aventure.
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