dimanche 24 mars 2024

OISILLONS !

 


C’était pourtant hier ces oisillons fragiles dont les vols maladroits n’avaient pas de vigueur, on taquinait un peu ces essais malhabiles sans penser que demain sonnerait enfin l’heure. On est tous malheureux quand les oiseaux s’en vont, quand le nid un beau jour a perdu ses attraits, quand l’appel du ciel bleu invite à l’évasion, loin de ce paradis soudain désenchanté. Et, à les voir partir, nous viennent quelques larmes, que leur réservera cet immense désert pour affronter la peur. Auront-ils bien les armes,  il est tant de marins qui périssent en mer. On se prend à rêver face à la place vide pour ces aventureux, d’un possible retour, mais le monde est si grand et ils sont si avides qu’ils partent plein d’espoir et que passent les jours. Ils volent les oiseaux, volent jusqu’à l’ivresse, jusqu’à trouver là-bas la côte qui rassure, celle qui offrira mille et une caresses à leurs ailes meurtries aux chemins d’aventure.

 

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