Visage harmonieux, silhouette élancée, Emmanuelle Riva
captivait par sa voix et sa diction. C'était "une femme
bouleversante, une artiste à l'exigence rare. C'est une voix inoubliable qui
s'en va. Une voix habitée par l'amour des mots et de la poésie", a souligné
Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l'image animée
(CNC). Dans "Hiroshima mon amour" (1959) où elle interprète une
actrice française éprise d'un architecte japonais après la Seconde guerre
mondiale, "sa voix s'emparait du texte de Marguerite Duras", déclare
Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes. "Elle en faisait une
chose unique, comme une espèce de cantate religieuse". "La voix
d'Emmanuelle Riva disant "tu me tues, tu me fais du bien" dans ce
film est inoubliable", ajoute-t-il. Née le 24 février 1927,
Emmanuelle - qui s'appelle encore Paulette - grandit dans les Vosges, dans une
famille ouvrière. Son père est un immigré italien. Elle ne se résout pas à
devenir couturière et réussit le concours d'entrée à l'Ecole de la rue Blanche
en 1953. Elle a 26 ans. « Si je n'avais pas réussi, j'en serais morte. Je
n'avais plus une seconde à perdre. J'ai eu une dizaine de demandes en mariage,
toutes refusées. Pourquoi me serais-je ligotée avec un mari et des enfants »,
avait-elle confié en 2012 à Libération. Elle débute sur les planches.
C'est après l'avoir vue au théâtre, que le réalisateur Alain Resnais lui confie
le premier rôle de son film "Hiroshima mon amour". En 1962, elle
remporte le prix d'interprétation de la Mostra de Venise pour son rôle dans
« Thérèse DESQUEYROUX », l'empoisonneuse du roman de François
Mauriac. Exigeante et sélective, elle travaille ensuite pour le théâtre,
la télévision et le cinéma dans une certaine discrétion. "Amour"
de l'Autrichien Michael HANEKE permet sa redécouverte par le grand public. Le
film lui vaut de recevoir en 2013 le César de la meilleure
actrice. "Une grande et sublime actrice nous a quitté", a estimé
Alain TERZIAN, président de l'Académie des César.
mercredi 26 janvier 2022
Emmanuelle RIVA, décédée il y a 5 ans, le 27 janvier 2017
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
ÇA PLEURE UN HOMME !
Un homme ne pleure pas, un homme réfléchit, il fait taire son cœur, il est impénétrable. Voilà ce que disait le vieillard vénérable au c...
-
Un mauvais film envahit chaque recoin de l’espace public, les journaux et les plateaux de télévision. Il mériterait une palme d’or s’il n’...
-
Parfois ce qui aurait pu être un épilogue devient un début. On se dit alors qu’il va falloir vivre différemment. On se dit aussi qu’on pou...
-
C’est avec une intense émotion et une profonde tristesse que je viens d’apprendre le décès de Guy AUZOLLES. Je le savais malade et affaibl...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire