mercredi 26 janvier 2022

Emmanuelle RIVA, décédée il y a 5 ans, le 27 janvier 2017



Visage harmonieux, silhouette élancée, Emmanuelle Riva captivait par sa voix et sa diction. C'était "une femme bouleversante, une artiste à l'exigence rare. C'est une voix inoubliable qui s'en va. Une voix habitée par l'amour des mots et de la poésie", a souligné Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). Dans "Hiroshima mon amour" (1959) où elle interprète une actrice française éprise d'un architecte japonais après la Seconde guerre mondiale, "sa voix s'emparait du texte de Marguerite Duras", déclare Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes. "Elle en faisait une chose unique, comme une espèce de cantate religieuse". "La voix d'Emmanuelle Riva disant "tu me tues, tu me fais du bien" dans ce film est inoubliable", ajoute-t-il. Née le 24 février 1927, Emmanuelle - qui s'appelle encore Paulette - grandit dans les Vosges, dans une famille ouvrière. Son père est un immigré italien. Elle ne se résout pas à devenir couturière et réussit le concours d'entrée à l'Ecole de la rue Blanche en 1953. Elle a 26 ans. « Si je n'avais pas réussi, j'en serais morte. Je n'avais plus une seconde à perdre. J'ai eu une dizaine de demandes en mariage, toutes refusées. Pourquoi me serais-je ligotée avec un mari et des enfants », avait-elle confié en 2012 à Libération. Elle débute sur les planches. C'est après l'avoir vue au théâtre, que le réalisateur Alain Resnais lui confie le premier rôle de son film "Hiroshima mon amour". En 1962, elle remporte le prix d'interprétation de la Mostra de Venise pour son rôle dans « Thérèse DESQUEYROUX », l'empoisonneuse du roman de François Mauriac. Exigeante et sélective, elle travaille ensuite pour le théâtre, la télévision et le cinéma dans une certaine discrétion. "Amour" de l'Autrichien Michael HANEKE permet sa redécouverte par le grand public. Le film lui vaut de recevoir en 2013 le César de la meilleure actrice. "Une grande et sublime actrice nous a quitté", a estimé Alain TERZIAN, président de l'Académie des César.

 

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