Voilà
un sujet qui me tenait à cœur. Ainsi, à compter du premier janvier 2022, la
Seine-Saint-Denis bénéficiera d’une
expérimentation de la recentralisation du Revenu de Solidarité Active (RSA),
pour les cinq années à venir. Le groupe Communiste, Insoumis et Citoyen, a
considéré, à juste titre, qu’il s’agissait d’une avancée, tout en exigeant,
qu’au terme de cette expérimentation l’État reprenne l’intégralité des dépenses
liées au RSA, au nom de la solidarité nationale. J’ai lu la réaction de
nombreux élu.e.s socialistes. Dans un élan du cœur émouvant, ils ont clamé
qu’ils n’avaient cessé de s’élever contre cette injustice, depuis 2004. Oui
mais voilà ! Ce transfert de compétence découle de la réforme
constitutionnelle votée le 13 mars 2003 par le Congrès réunissant les
parlementaires à Versailles. Comme un « seul homme », les élus de
droite et du Parti socialiste ont approuvé ce texte. Seuls les sénateurs.trices
et député.e.s communistes s’y sont opposés. La loi fut promulguée le 28 mars
2003. Président du Conseil général, j’avais décidé, avec mes camarades
communistes, de convoquer une séance spéciale de l’Assemblée départementale,
alors que les élus locaux et les citoyen.nes avaient été tenus à l’écart d’un
véritable débat sur cette loi, alors appelée, « la mère de toutes les
réformes ». Elle eut lieu le 10 décembre 2002, avec des élu.e.s
communistes, un peu seuls, avouons-le ! Qu’avais-je dit ce jour-là ?
« Le gouvernement présente la loi constitutionnelle avec comme perspective
annoncée de faire franchir une nouvelle étape de la décentralisation. S’il
s’agissait de cela, je n’éprouverais aucune inquiétude. Je suis, sans
ambiguïté, pour une véritable décentralisation, plus poussée, plus
démocratique, plus audacieuse, porteuse de nouveaux droits pour les collectivités
et les habitants, une VIème République placée sous le signe de la
citoyenneté, de l’égalité. Mais c’est parce que le projet départemental est aux
antipodes de ces objectifs que je n’y suis pas favorable. En effet, sous
prétexte de décentralisation, qui au demeurant ne nécessitait pas une
modification de la constitution, n’est pas en réalité tout un projet de société
qui se prépare en épousant aux mieux les exigences inhumaines de
l’ultralibéralisme. ? En lieu et place de la République des proximités,
chère au premier ministre, c’est la République des inégalités qu’on nous
concocte…Lorsque le projet du premier ministre vise le transfert de pans
entiers de grandes missions sociales, il ne tend pas à réduire les inégalités,
il tend à les aggraver…L’histoire, les droits politiques et les conquêtes
sociales ont conduit l’État à jouer un rôle essentiel de garant de l’unicité de
la République, de garant de l’égalité des citoyens devant la loi, et donc
l’accès aux mêmes droits en tout point du territoire, notamment par une
présence de proximité des services de l’État, un maillage fin des
administrations et l’existence de services et entreprises publics pour assurer
au meilleur coût, l’accès du plus grand nombre aux services essentiels…Là où il
conviendrait de mieux organiser la solidarité, le gouvernement répond en
transférant aux collectivités des compétences qui relèvent de la solidarité
nationale. Et s’agissant des transferts de ressources qui doivent accompagner
les transferts de compétences, là encore, nous avons tout lieu d’être inquiets au
regard des expériences des années passées. »
lundi 11 octobre 2021
À PROPOS DU RSA !
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