En une semaine,
les termes du débat sur la reconnaissance
d’un État de Palestine ont clairement
changé. De toute évidence, l’initiative d’Emmanuel Macron a permis de sortir le
sujet de la périphérie pour lui donner une forme de centralité.
Après le
Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, c’est le Canada, membre
du G7, qui a officialisé son intention de reconnaître le droit des Palestiniens à disposer de leur État. À l’issue d’une conférence
organisée sous l’égide des Nations unies, plusieurs autres pays – du minuscule
Saint-Marin en passant par l’Australie, membre du G20 – ont exprimé leur « volonté »
de le faire lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU, en septembre.
Cette dynamique
ne va pas sans défauts ni frilosités. Ottawa comme Paris posent un certain
nombre de conditions dont la démilitarisation de la prochaine entité étatique.
Prétendre faire respecter le droit international en bafouant l’un de ses
principes fondamentaux – l’autodétermination – constitue la plus grande limite
de leur démarche.
C’est aux Palestiniens de
décider s’ils veulent d’un État avec une armée – comme leurs voisins israéliens – ou emprunter le
chemin de la Suisse ou du Costa Rica.
Le mouvement
initié prouve qu’il ne s’agit pas que de symbolique, même si la symbolique est
par définition politique. Mais il ne peut se circonscrire à la seule
« reconnaissance ». Un État de Palestine n’adviendra que si le projet
de « Grand Israël » accéléré par la coalition d’extrême droite au
pouvoir à Tel-Aviv est combattu et finalement défait.
La France et
les pays qui l’ont rejointe peuvent ainsi préparer ce qu’ils appellent de leurs
vœux avec des étapes préliminaires : cessez-le-feu, aide humanitaire sous l’égide de l’ONU mettant fin
aux largages qui mettent la vie des Palestiniens en péril, fin de la
colonisation de la Cisjordanie.
Afin d’être
conséquents avec leurs propres déclarations, ils disposent pour cela de deux
leviers massifs : l’arrêt de la livraison d’armes et l’imposition de
véritables sanctions.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire