vendredi 1 août 2025

« Centralité et conséquences », l’éditorial de Christophe Deroubaix.



En une semaine, les termes du débat sur la reconnaissance d’un État de Palestine ont clairement changé. De toute évidence, l’initiative d’Emmanuel Macron a permis de sortir le sujet de la périphérie pour lui donner une forme de centralité.

Après le Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, c’est le Canada, membre du G7, qui a officialisé son intention de reconnaître le droit des Palestiniens à disposer de leur État. À l’issue d’une conférence organisée sous l’égide des Nations unies, plusieurs autres pays – du minuscule Saint-Marin en passant par l’Australie, membre du G20 – ont exprimé leur « volonté » de le faire lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU, en septembre.

Cette dynamique ne va pas sans défauts ni frilosités. Ottawa comme Paris posent un certain nombre de conditions dont la démilitarisation de la prochaine entité étatique. Prétendre faire respecter le droit international en bafouant l’un de ses principes fondamentaux – l’autodétermination – constitue la plus grande limite de leur démarche.

C’est aux Palestiniens de décider s’ils veulent d’un État avec une armée – comme leurs voisins israéliens – ou emprunter le chemin de la Suisse ou du Costa Rica.

Le mouvement initié prouve qu’il ne s’agit pas que de symbolique, même si la symbolique est par définition politique. Mais il ne peut se circonscrire à la seule « reconnaissance ». Un État de Palestine n’adviendra que si le projet de « Grand Israël » accéléré par la coalition d’extrême droite au pouvoir à Tel-Aviv est combattu et finalement défait.

La France et les pays qui l’ont rejointe peuvent ainsi préparer ce qu’ils appellent de leurs vœux avec des étapes préliminaires : cessez-le-feu, aide humanitaire sous l’égide de l’ONU mettant fin aux largages qui mettent la vie des Palestiniens en péril, fin de la colonisation de la Cisjordanie.

Afin d’être conséquents avec leurs propres déclarations, ils disposent pour cela de deux leviers massifs : l’arrêt de la livraison d’armes et l’imposition de véritables sanctions.

 

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