Le sens citoyen
d’une étudiante, à l’origine de la pétition contre la loi
Duplomb, est parvenu à bousculer l’agenda
politique. Sa démarche d’intérêt général est un antidote à une législation
poison adoptée après un coup de force, fruit d’un odieux compromis entre la
minorité présidentielle, « les Républicains » et l’extrême droite.
Malgré une
large opposition de la gauche et des écologistes, mais également de la société
civile, de médecins, de scientifiques et d’ONG, ses défenseurs croyaient
l’affaire pliée. Comme si la réintroduction de néonicotinoïdes mortifères
n’était pas un enjeu de santé publique.
Le succès de la
pétition dit beaucoup des préoccupations des consommateurs, soucieux de l’accès
à une alimentation saine et de la préservation de l’environnement. Elles sont
aux antipodes des intérêts des agro-industriels et de leurs relais au Palais
Bourbon qui seront les principaux bénéficiaires de cette loi écocide, un
copié-collé du « Entreprendre pour l’agriculture » défendu par la
FNSEA.
« L’opposition
permanente entre production et environnement est intenable pour notre
pays », tente d’expliquer son président et
businessman Arnaud Rousseau, dont le
syndicat se réfugie derrière la compétitivité européenne et l’existence
d’épandages nocifs chez nos voisins pour justifier l’autorisation de pesticides
cancérigènes dont les premières victimes seront les agriculteurs. Chez ces
gens-là, le principe de précaution n’existe pas.
Le gouvernement
est face à ses responsabilités, après avoir cautionné une loi qui ne lève pas « les
contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » et oublie
l’essentiel : la rémunération de ceux qui travaillent la terre et la
respectent, loin de l’esprit de l’agriculture extensive. Il a donné quitus à un
productivisme déraisonné, un empoisonnement généralisé. La présidente de
l’Assemblée nationale croit bon de préciser que la discussion prévue à la
rentrée « ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée ».
Façon de couper court.
Cet ultime
désaveu citoyen devrait pourtant inciter les autorités à revoir leur copie pour
garantir une souveraineté alimentaire respectueuse de l’humain et de la
planète. En attendant la décision du Conseil constitutionnel, saisi par les
partis de gauche, qui doit statuer en août sur ce texte toxique.
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