La minorité
présidentielle en service commandé des ultrariches est en émoi. Le 20 février déjà, lors du vote sur la
« taxe Zucman » à l’Assemblée nationale, la ministre des Comptes
publics – celle-là même qui projette de couper plus d’un milliard d’euros dans
les agences de l’État – a poussé des cris d’orfraie contre la proposition de
loi du groupe écologiste et social visant à instaurer une taxation de 2 %
sur les patrimoines excédant 100 millions d’euros. « Confiscatoire
et inefficace », a-t-elle cinglé.
Mieux, dans un registre menaçant digne du milliardaire Bernard Arnault contraint de s’expliquer devant une commission
parlementaire sur les aides publiques versées aux entreprises, Amélie
de Montchalin prédisait que la nouvelle mesure « ferait
immédiatement partir les milliers de foyers et avec eux les capitaux à
l’étranger ». En somme, le chantage pour justifier l’évitement fiscal
d’une poignée de nantis au détriment de l’intérêt général.
Le
ruissellement d’Emmanuel Macron est une fourberie qui semble s’inspirer des
mots acerbes de l’écrivain Alphonse Allais : « Il faut prendre
l’argent là où il se trouve : chez les pauvres. D’accord, ils n’en ont pas
beaucoup, mais ils sont si nombreux ! » Les travaux des
économistes qui se sont penchés sur les grandes fortunes et l’optimisation
fiscale sont sans équivoque : plus on est riche, moins on paye d’impôt. Le phénomène est mondial, et particulièrement vrai
en France.
Le président de
la République et ancien banquier de Rothschild s’est montré très généreux avec
ses amis. Depuis son accession au pouvoir en 2017, le montant total des
exemptions fiscales s’est élevé à 62 milliards d’euros. La suppression de
l’impôt sur la fortune constitue un manque à gagner annuel de quatre
milliards d’euros pour l’État et les services publics.
La « taxe Zucman », discutée ce jeudi au Sénat et présentée par
ses détracteurs comme un péril rouge, concerne 4 000 contribuables, soit les 0,01 % les plus riches.
Le montant de la taxation, dont la finalité pourrait enfin introduire de la
justice sociale dans un océan d’austérité, paraît même dérisoire au regard de
la richesse des 500 premières fortunes françaises, qui ont vu, cette dernière
décennie, leur pactole exploser de 200 à 1 200 milliards d’euros
grâce aux exonérations et autres cadeaux fiscaux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire