mercredi 11 juin 2025

« Les enseignements de la méthode Trump face aux manifestants contre l'ICE à Los Angeles », l’éditorial de Stéphane Sahuc.



Los Angeles expérimente, pour son plus grand malheur, la méthode Trump. Depuis quatre jours, le président des États-Unis utilise et met en œuvre les techniques bien rodées du récit d’une réalité alternative pour déclencher une répression autoritaire en Californie. Pour cela, il a simplement inventé une émeute hors de contrôle et jeter des bidons d’huile sur le feu.

Non que les manifestations contre les rafles de l’administration Trump visant les migrants sans papiers aient été sans violence ou débordements, mais la police locale déclarait au soir du premier jour de protestation que Los Angeles avait été le « théâtre de manifestations pacifiques » jusqu’à saluer « celles et ceux qui ont ainsi exercé avec responsabilité leur droit prévu par le premier amendement ».

Le même jour, Trump fédéralisait la garde nationale de Californie en invoquant une loi pour répondre à la « rébellion ou [au] danger de rébellion contre l’autorité du gouvernement des États-Unis ». Puis, lundi 9 juin, alors que des milliers de soldats de la garde nationale étaient déjà déployés dans la ville, Trump a annoncé qu’il allait également envoyer les marines en décrivant Los Angeles comme une cité « envahie », « occupée » par les « criminels étrangers ». Et d’appeler à l’arrestation du gouverneur de l’État, le démocrate Gavin Newsom.

Un élu pourtant loin d’être un dangereux gauchiste mais dont le tort a été de dénoncer « l’abus de pouvoir commis par Trump » puis d’alerter contre « une menace réelle pour notre démocratie » et « le fantasme fou d’un président dictatorial » avant de porter plainte contre le gouvernement fédéral.

Des soldats envoyés pour écraser des manifestations, des dirigeants légitimes menacés d’arrestation, des représentants de l’opposition accusés de trahison… Quand un événement a le goût et l’odeur de l’autoritarisme autocrate, c’est que cela en est.

Dans ce contexte, le défilé militaire imposé par Trump le 14 juin pour commémorer « les 250 ans de la création de l’armée de terre américaine » et jour de l’anniversaire du 47e président des États-Unis prend une tournure des plus inquiétantes.

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