Los Angeles
expérimente, pour son plus grand malheur, la méthode Trump. Depuis quatre jours, le président des États-Unis
utilise et met en œuvre les techniques bien rodées du récit d’une réalité
alternative pour déclencher une répression autoritaire en Californie. Pour
cela, il a simplement inventé une émeute hors de contrôle et jeter des bidons
d’huile sur le feu.
Non que les
manifestations contre les rafles de l’administration Trump visant les migrants
sans papiers aient été sans violence ou débordements, mais la police locale
déclarait au soir du premier jour de protestation que Los Angeles avait
été le « théâtre de manifestations pacifiques » jusqu’à saluer
« celles et ceux qui ont ainsi exercé avec responsabilité leur droit prévu
par le premier amendement ».
Le même jour,
Trump fédéralisait la garde nationale de Californie en invoquant une loi pour
répondre à la « rébellion ou [au] danger de rébellion contre
l’autorité du gouvernement des États-Unis ». Puis, lundi 9 juin,
alors que des milliers de soldats de la garde nationale étaient déjà déployés
dans la ville, Trump a annoncé qu’il allait également envoyer les marines en
décrivant Los Angeles comme une cité « envahie »,
« occupée » par les « criminels étrangers ». Et
d’appeler à l’arrestation du gouverneur de l’État, le démocrate
Gavin Newsom.
Un élu pourtant
loin d’être un dangereux gauchiste mais dont le tort a été de dénoncer « l’abus
de pouvoir commis par Trump » puis d’alerter contre « une
menace réelle pour notre démocratie » et « le fantasme fou
d’un président dictatorial » avant de porter plainte contre le
gouvernement fédéral.
Des soldats
envoyés pour écraser des manifestations, des dirigeants légitimes menacés
d’arrestation, des représentants de l’opposition accusés de trahison… Quand un
événement a le goût et l’odeur de l’autoritarisme autocrate, c’est que cela en
est.
Dans ce
contexte, le défilé militaire imposé par Trump le 14 juin pour commémorer
« les 250 ans de la création de l’armée de terre américaine » et
jour de l’anniversaire du 47e président des États-Unis prend une
tournure des plus inquiétantes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire