De 3,5 à
6 milliards d’euros, voilà ce que pèse le narcotrafic en France
aujourd’hui selon les conclusions, en 2024, d’une commission d’enquête du
Sénat. Toujours selon cette commission, quelque « 200 000
personnes vivent de ce trafic en France ». Un véritable secteur
économique : le rapport 2024 de la Cour des comptes estimait que « la
masse des profits générés par les trafics de stupéfiants procure des moyens
très nettement supérieurs à ceux de certains États ». Des constats et
des chiffres qui prouvent combien ce marché criminel en continuelle expansion
est rentable et lucratif.
À tel point que
le texte adopté définitivement par le Parlement le 29 avril était intitulé
« loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic ». Cette loi
laisse pourtant une partie des acteurs de terrain dubitatifs. Ils estiment
qu’elle ne pose pas assez la question de la corruption qui gangrène tous les
secteurs ayant un point de contact avec ce trafic : dockers, policiers,
douaniers mais également greffiers, élus… sans oublier les banquiers, rouages
indispensables au blanchiment de l’argent.
A contrario,
sous prétexte de « restaurer l’autorité de la justice à l’égard des
mineurs délinquants et de leurs parents », la loi Attal durcit
terriblement l’échelle des sanctions contre les enfants embarqués dans ce
trafic. Or, pour les trafiquants, ces
jeunes ne sont, au mieux, qu’une main-d’œuvre abondante à exploiter sans
vergogne. Le plus souvent, ils servent de
chair à canon bon marché à mettre en première ligne dans les guerres de
territoire.
Lorsque l’on
regarde de plus près le fonctionnement du narcotrafic, on se rend compte qu’il
est la version chimiquement pure du système économique et social vanté par
Trump, Musk et leurs différents affidés sur la planète. Javier Milei ne s’en
cache d’ailleurs pas. « Entre la mafia et l’État, je préfère la mafia,
(…) elle est compétitive », explique-t-il.
Menaces,
brutalité, mensonge, chantage, exploitation à outrance, déstabilisation,
guerre, culte du pognon, chef tout-puissant, loi du plus fort… Le narcotrafic
reprend tous ces fondamentaux du néolibéralisme autoritaire mâtiné de tech dans
lequel la force ne sert qu’à protéger les intérêts des puissants.
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