Assurément, le
ton change. En paraphant un communiqué commun pour exiger la fin de l’offensive
israélienne sur Gaza et l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave
palestinienne, en dénonçant « le niveau de souffrance humaine
intolérable » et en condamnant « le langage odieux utilisé
récemment par des membres du gouvernement israélien et la menace agitée d’un
déplacement forcé des civils », Emmanuel Macron, Keir Starmer et Mark
Carney sont sortis, enfin, de leur silence coupable.
Au moins dans
les mots. Seulement dans les mots. Face aux atrocités perpétrées par l’armée de
Netanyahou, les chancelleries occidentales, en écho à la force des
mobilisations populaires – y compris Israéliennes –, auraient-elles pris
le virage de la lucidité ?
Le régime de
Tel-Aviv est plus isolé que jamais. Benyamin Netanyahou le sait. Et l’abjecte
surenchère militaire à laquelle il se livre fait tout autant figure de planche
de salut politique que de matrice stratégique pour parvenir à son ultime
but : annexer Gaza, déporter les Palestiniens qui y vivent et poursuivre
la colonisation en Cisjordanie, en Syrie et au Liban. Dans une invariable
rhétorique de l’absurde, le premier ministre israélien s’obstine à taxer ceux
qui s’opposent à ses visées génocidaires d’antisémitisme et de soutien au
Hamas.
Certes, dans la
bouche et sous la plume de chefs d’État et de gouvernement européens et
nord-américains, les termes sont forts et inédits. Résolus même, lorsque
Paris, Londres et Ottawa se disent, à l’unisson, « déterminés à
reconnaître un État palestinien ». Mais derrière les grandes déclarations,
demeure l’insupportable absence de sanctions. Elles sont indispensables pour
mettre fin, instamment, aux massacres de masse ordonnés par un criminel de
guerre sous mandat d’arrêt international.
Premier
partenaire commercial d’Israël, l’Union européenne doit suspendre sans délai
tous les accords en vigueur et décréter un embargo unanime, total, sur la vente
et les livraisons d’armes. Bruxelles doit aussi œuvrer par tous les moyens pour
que le droit international soit respecté et Benyamin Netanyahou arrêté. La
prise de conscience ne suffit pas. Elle n’est qu’une première marche. Il faut
désormais gravir toutes les autres.
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