La mise en
scène par Donald Trump de son tête-à-tête avec Volodymyr Zelensky, utilisant
sans vergogne la basilique Saint-Pierre
de Rome comme s’il était chez lui, ne peut faire illusion. Il avait promis la paix en vingt-quatre heures.
Cela fait cent jours et il en est à se demander, après avoir fait ami-ami avec
Poutine, en prévision peut-être de son affrontement
avec la Chine, si ce dernier
ne l’aurait, selon ses propres termes, « baladé ».
Ce n’est pas la
première rodomontade de Trump qui se prend le mur de la réalité. Ses reculs sur
les droits de douane ont trouvé des limites avec les inquiétudes de Wall Street
et des acteurs majeurs de l’économie, qui ne se mesurent pas en termes de
« ressenti », mais en milliards de dollars. Raison pour laquelle Elon Musk lui-même s’est
mis un peu en retrait du bureau
Ovale, après y avoir paradé avec son fiston sur les épaules.
Trump a mis en
veilleuse ses critiques au président de la Banque fédérale ; ses décisions
d’expulsions massives de migrants sont contestées par des tribunaux ; son
candidat a perdu dans le Wisconsin contre une juge démocrate, la première
élection depuis son retour à la Maison-Blanche ; l’université de Harvard,
l’une des plus prestigieuses du monde, lui tient tête ; les démocrates, avec
Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez dont les meetings font le plein,
commencent à relever la tête…
Mais c’est
aussi dans l’opinion que commencent à se lever des vents contraires, y compris
chez les électeurs républicains chez qui s’effrite la confiance. La semaine
passée, le New York Times, d’après une agrégation de sondages, notait
que sa cote de popularité était en baisse continue depuis son retour, passant
de 52 % à 42 %. Il serait toutefois prématuré d’y voir les prémices
de la chute de la maison Trump.
Ses décisions
brutales en économie, sur la recherche, la science, l’éducation, sur
l’environnement avec la négation du changement climatique, les relations
internationales… vont continuer à encourager les forces réactionnaires et à
défaire le monde, avec des dommages que l’on pressent déjà irréparables.
Personne, pas même le président des États-Unis, n’est à l’abri du jugement
des peuples. Sans doute, mais le plus tôt sera le mieux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire