lundi 28 avril 2025

« Donald Trump, le réel...Et le mur », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité.



La mise en scène par Donald Trump de son tête-à-tête avec Volodymyr Zelensky, utilisant sans vergogne la basilique Saint-Pierre de Rome comme s’il était chez lui, ne peut faire illusion. Il avait promis la paix en vingt-quatre heures. Cela fait cent jours et il en est à se demander, après avoir fait ami-ami avec Poutine, en prévision peut-être de son affrontement avec la Chine, si ce dernier ne l’aurait, selon ses propres termes, « baladé ».

Ce n’est pas la première rodomontade de Trump qui se prend le mur de la réalité. Ses reculs sur les droits de douane ont trouvé des limites avec les inquiétudes de Wall Street et des acteurs majeurs de l’économie, qui ne se mesurent pas en termes de « ressenti », mais en milliards de dollars. Raison pour laquelle Elon Musk lui-même s’est mis un peu en retrait du bureau Ovale, après y avoir paradé avec son fiston sur les épaules.

Trump a mis en veilleuse ses critiques au président de la Banque fédérale ; ses décisions d’expulsions massives de migrants sont contestées par des tribunaux ; son candidat a perdu dans le Wisconsin contre une juge démocrate, la première élection depuis son retour à la Maison-Blanche ; l’université de Harvard, l’une des plus prestigieuses du monde, lui tient tête ; les démocrates, avec Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez dont les meetings font le plein, commencent à relever la tête…

Mais c’est aussi dans l’opinion que commencent à se lever des vents contraires, y compris chez les électeurs républicains chez qui s’effrite la confiance. La semaine passée, le New York Times, d’après une agrégation de sondages, notait que sa cote de popularité était en baisse continue depuis son retour, passant de 52 % à 42 %. Il serait toutefois prématuré d’y voir les prémices de la chute de la maison Trump.

Ses décisions brutales en économie, sur la recherche, la science, l’éducation, sur l’environnement avec la négation du changement climatique, les relations internationales… vont continuer à encourager les forces réactionnaires et à défaire le monde, avec des dommages que l’on pressent déjà irréparables. Personne, pas même le président des États-Unis, n’est à l’abri du jugement des peuples. Sans doute, mais le plus tôt sera le mieux.

 

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Je garderai de vous, compagnons de misère, au blanc de mes jardins la noirceur de vos pas, des rides de douleur sur une eau qui fut claire...