Trump
« faiseur de paix »… Cela prêterait à sourire si l’enjeu n’était pas
aussi grave. Après l’accord de trêve à Gaza, et celui possible entre l’Ukraine
et la Russie, les faucons du milliardaire de la Maison-Blanche rêvent à
haute voix du prix Nobel de la paix. Une imposture sidérante qui trouve
pourtant ses relais jusque dans la vie politique française. Loin des fantasmes
du forcené du bureau Ovale, les faits décrivent une tout autre réalité :
celle d’un monde au bord du chaos qu’il a semé. La déportation de millions de
Palestiniens pour faire de Gaza la Riviera du Moyen-Orient n’est pas un plan de
paix juste et durable. Tout comme le probable cessez-le-feu en Ukraine, aux
conditions de la Russie, ne mènera jamais à une paix régionale sans s’attaquer
aux causes profondes du conflit et aux garanties de sécurité.
L’autoproclamé pacificateur,
davantage motivé par ses « business deal » que par l’amour de son
prochain, place au contraire le monde en état de tension permanente, s’essuie
les pieds sur le droit international, méprise l’ONU et allume des mèches aux
quatre coins de la planète. Au Yémen, les bombardements américains menés dans
la nuit de samedi à dimanche ont tué au moins 53 personnes, dont cinq enfants,
aggravant les tensions en mer Rouge.
Depuis son
élection, Donald Trump agite régulièrement le spectre d’une troisième guerre
mondiale. Le 15 janvier, Marco Rubio a déclaré devant le Sénat : « L’ordre
mondial d’après-guerre n’est pas seulement obsolète : il
est désormais une arme utilisée contre nous. »
Avant d’ajouter : « Une nouvelle fois, nous sommes appelés à créer un
monde libre à partir du chaos. » La feuille de route est donc on ne
peut plus claire.
Certes, Donald
Trump n’est pas l’unique responsable du « nouveau désordre
mondial ». Mais il est celui qui peut le faire s’embraser. Et plus vite
qu’on ne l’aurait imaginé. L’Europe, comme un lapin dans les phares d’une
voiture, aveuglée par son atlantisme béat, tarde à réagir. Elle pourrait
pourtant jouer un rôle crucial pour enrayer cette mécanique infernale et isoler
Trump. En commençant par le frapper au portefeuille.
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