mardi 18 mars 2025

« Trump, le « faiseur de paix » semeur de chaos », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité.



Trump « faiseur de paix »… Cela prêterait à sourire si l’enjeu n’était pas aussi grave. Après l’accord de trêve à Gaza, et celui possible entre l’Ukraine et la Russie, les faucons du milliardaire de la Maison-Blanche rêvent à haute voix du prix Nobel de la paix. Une imposture sidérante qui trouve pourtant ses relais jusque dans la vie politique française. Loin des fantasmes du forcené du bureau Ovale, les faits décrivent une tout autre réalité : celle d’un monde au bord du chaos qu’il a semé. La déportation de millions de Palestiniens pour faire de Gaza la Riviera du Moyen-Orient n’est pas un plan de paix juste et durable. Tout comme le probable cessez-le-feu en Ukraine, aux conditions de la Russie, ne mènera jamais à une paix régionale sans s’attaquer aux causes profondes du conflit et aux garanties de sécurité.

L’autoproclamé pacificateur, davantage motivé par ses « business deal » que par l’amour de son prochain, place au contraire le monde en état de tension permanente, s’essuie les pieds sur le droit international, méprise l’ONU et allume des mèches aux quatre coins de la planète. Au Yémen, les bombardements américains menés dans la nuit de samedi à dimanche ont tué au moins 53 personnes, dont cinq enfants, aggravant les tensions en mer Rouge.

Depuis son élection, Donald Trump agite régulièrement le spectre d’une troisième guerre mondiale. Le 15 janvier, Marco Rubio a déclaré devant le Sénat : « L’ordre mondial d’après-guerre n’est pas seulement obsolète : il est désormais une arme utilisée contre nous. » Avant d’ajouter : « Une nouvelle fois, nous sommes appelés à créer un monde libre à partir du chaos. » La feuille de route est donc on ne peut plus claire.

Certes, Donald Trump n’est pas l’unique responsable du « nouveau désordre mondial ». Mais il est celui qui peut le faire s’embraser. Et plus vite qu’on ne l’aurait imaginé. L’Europe, comme un lapin dans les phares d’une voiture, aveuglée par son atlantisme béat, tarde à réagir. Elle pourrait pourtant jouer un rôle crucial pour enrayer cette mécanique infernale et isoler Trump. En commençant par le frapper au portefeuille.

 

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