Cela fait mal à écrire, mais rien ne sert de se cacher derrière son petit
doigt : la campagne d’entre-deux-tours de Louis Boyard pour la
municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) a commencé par
un mensonge dont on espère qu’il ne lui sera pas préjudiciable.
Contrairement à son affichage, la liste du député FI, arrivée en tête du
premier tour, dimanche, n’a pas recherché loyalement les conditions d’une
fusion avec l’autre liste de gauche (PCF, PS, écologistes), conduite par
le communiste Daniel Henry, devancée de 176 voix. Fait révélateur, les
discussions entre les deux équipes n’étaient pas achevées qu’un tract était
déjà à l’imprimerie aux couleurs exclusives de Louis Boyard, à la tête de la
même équipe qu’au premier tour.
Même si le procédé est peu loyal, le mal aurait été moindre si ce double
discours n’avait eu pour effet que de berner les partis de gauche. Mais ce
sont les électeurs qui se retrouvent floués, privés de la possibilité d’un
rassemblement large, du fait du refus catégorique de la FI d’une représentation
équitable de la liste de Daniel Henry.
À quelques jours du second tour, ce n’est pas le meilleur atout pour faire
le plein des suffrages face à une droite qui n’a pas dit son dernier mot
et reste majoritaire dans les urnes. Heureusement pour les Villeneuvois,
celle-ci n’est pas parvenue à s’unir et maintiendra deux listes sur trois.
La gauche peut, quant à elle, compter sur le choix de responsabilité
de la liste de Daniel Henry, qui, après avoir cherché à réaliser l’unité avant
même le premier tour, s’est retirée faute de partenaire pour un accord plutôt
que de risquer la division des voix.
Mais ne nous leurrons pas : l’épisode de Villeneuve, qui prive de
représentation près d’un électeur de gauche sur deux, laissera des traces.
Certains rêvent à voix haute, à la FI, de jouer la même carte hégémonique
en 2026 dans des villes qui ont été historiquement ou sont toujours dirigées
par le PCF comme Saint-Denis, Stains, Aubervilliers, Bobigny, La Courneuve,
Champigny-sur-Marne. Au mépris de l’enjeu primordial de battre la droite et
l’extrême droite, qui exige sens de l’unité et de la responsabilité pour
faire primer les intérêts populaires.
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