On n’osait plus
y croire. Après 465 jours de martyre, les Gazaouis peuvent enfin entrevoir une
lueur d’espoir. Un accord de cessez-le-feu comprenant un échange d’otages et de
prisonniers a été trouvé entre Israël et le Hamas avec le concours des États-Unis,
du Qatar et de l’Égypte.
Il aura donc
fallu attendre que son ami Donald Trump soit sur le point d’entrer en fonction
pour que Benyamin Netanyahou finisse par accepter d’arrêter une guerre qui a
depuis longtemps pour seule conséquence de ruiner la vie des Gazaouis et pour
seul but de tenter d’anéantir la perspective d’un État palestinien viable.
La nouvelle est
excellente, mais elle montre également en creux que de longs mois ont été
perdus et que la pression américaine aurait pu depuis longtemps cesser l’ignominie
de se commettre sous les yeux du monde. S’il s’agit d’être prudent – l’accord
de cessez-le-feu ne signifie pas encore la certitude de la fin de la guerre –,
on ne peut s’empêcher à la fois de mesurer l’ampleur du désastre et d’enfin
regarder l’avenir.
Le bilan depuis
le 7 octobre 2023 est absolument terrifiant. Une société israélienne
meurtrie par les attaques terroristes du Hamas et replongée dans une peur dont
le tragique de l’histoire a bien souvent accablé les juifs. Une population
gazaouie décimée, où les morts sont estimés entre 40 000 et
70 000, soit près de 3 % de la population. L’équivalent de
2 millions de morts à l’échelle de la France. Le territoire est détruit,
et les conditions de vie des survivants sont effroyables. Le retour d’une aide
humanitaire massive est l’enjeu immédiat pour des centaines de milliers de
personnes.
Cette tragédie
a dépassé les frontières si disputées des territoires palestiniens. Du Liban à
la Syrie en passant par l’Iran, les répliques du 7 octobre ont bouleversé
la région. Elles ont également profondément ébranlé les capitales
occidentales et mis au jour la lâcheté de nombre de dirigeants devant ce drame.
Il faudra tirer les enseignements de ces quinze mois en enfer. Il faudra aussi
très vite se projeter dans l’après pour permettre enfin aux Palestiniens et aux
Israéliens de vivre ensemble côte à côte. Pour l’heure, ce sont les cris de
joie à Gaza qui vont remplacer le bruit des bombes. C’est une part d’humanité
qui renaît.
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