Contradictions : C’est un peu toujours la même
histoire, en vérité. À partir de laquelle il convient de réfléchir posément,
sans anathème mais avec une grande lucidité. Ainsi donc, à la faveur de crises
successives, qui continuent de fonctionner comme des accélérateurs du temps, la
chute finale du premier sinistre, dont le gouvernement a été méchamment
renversé à l’Assemblée nationale, les responsables du Parti socialiste « sont
allés proposer leurs services » à Mac Macron II, « en
vue de débloquer la situation », pour reprendre les mots du Monde,
cette semaine.
Tout cela, vous le savez, après avoir voté en bloc la censure, le
6 décembre, accusant le titulaire de Matignon d’être d’un « sinistre
gouvernement de connivence avec l’extrême droite ». Les mots ont
un sens. Le patron du PS, Olivier Faure, a même ouvert le jeu, si l’on peut
dire, en se disant prêt à discuter avec les macronistes et la droite sur la
base de « concessions réciproques » en vue de former
une équipe ayant un « contrat à durée déterminée ».
Vous aussi, vous vous êtes énervés en écoutant ou lisant ces
phrases ? Le Monde, qui ne pouvait passer à côté, résumait
bien la situation : « Après sept ans d’effacement, la gauche
réformiste bouge. Elle tente de conquérir son autonomie à la faveur de la crise
politique. » Avec cet ajout signifiant : « Elle
a participé sans sourciller à une censure, mais rechigne à en valider d’autres
qui mettraient à mal sa culture de gouvernement dans un pays de plus en plus
troublé et de plus en plus critique à l’égard du Parlement. » Manière
comme une autre de pointer quelques contradictions assez fondamentales,
non ?
LE FANTASME
DU « BLOC CENTRAL ».
Chantage : Le piège tendu par Mac
Macron II, toujours prêt aux coups tordus, a semble-t-il réactivé de vieux
réflexes. Au grand dam d’une partie de la gauche. Olivier Faure a eu beau
affirmer finalement que ses troupes ne participeraient « en aucun
cas à un gouvernement dirigé par un premier ministre de droite », le
coin était enfoncé. Et le Nouveau Front populaire se retrouvait, de fait, en
pleine confusion.
L’enchaînement des événements politiques est pourtant d’une clarté absolue.
Après avoir vu sa politique sévèrement rejetée par les Français dans les urnes
en mai dernier, puis aux législatives, Mac Macron II organise depuis six
mois une grande manipulation politique dans le seul but, comme l’a démontré le
gouvernement déchu, de remettre en selle l’orientation qui a mené le pays dans
la situation actuelle. Reprenons dans l’ordre. La dissolution fut l’acte
1 : échec de Mac Macron II. Le gouvernement Barnier en fut l’acte
2 : échec à nouveau consommé, malgré une honteuse tentative de collusion
avec l’extrême droite.
En bref, Mac Macron II utilise toujours l’instabilité qu’il a lui-même
provoquée pour relancer son projet : la fameuse « alliance »
entre droite et gauche pour relancer l’adhésion aux politiques de soutien au
capital, au nom de la sacro-sainte « stabilité du pays », sans parler
des « finances publiques », de « la dette », etc. La
réalité reste plus brutale : répondre au chantage des marchés financiers.
Quitte à rendre chronique l’instabilité politique, tout en divisant le NFP, à
tout prix, pour soi-disant « neutraliser les extrêmes ».
Droite : Comme beaucoup, le bloc-noteur devrait
s’en tenir au « message » des urnes. Et revenir, en quelque sorte, à
ce qu’ont exprimé les Français. Cela s’appelle la démocratie, digne de notre
République. Primo : changer de cap politique afin de répondre aux
colossales urgences sociales. Secundo : arrêter de conditionner l’avenir
du pays et du Parlement au bon vouloir de l’extrême droite, comme l’ont fait
savoir les Français dans les urnes, par le barrage républicain, en empêchant
les lepénistes de gouverner.
Voilà les deux messages essentiels, qui auraient dû guider le roitelet de
l’Élysée. Après l’union sacrée droite-libéraux, ce dernier n’entrevoit qu’une
union droite-gauche par le fantasme du « bloc central », qui, au
final, ne résonne que par le mot « droite ». En somme, tout le
contraire d’une nouvelle politique sociale et démocratique, incarnée par le
NFP, à condition qu’il n’explose pas et demeure fidèle au serment de ses
engagements initiaux. Ne l’oublions jamais : ceux qui biaiseront avec
cette exigence prendront la responsabilité de tout casser, et plus encore de
renforcer la colère sociale, déjà immense. Au service de qui ? De
l’extrême droite…
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