Depuis la Covid 19, notre pays, comme le monde, voit la
démultiplication des crises qui font peser de lourdes menaces sur notre
humanité. Crises climatiques avec l’accélération d’événements dits naturels de
plus en plus violents, comme le cyclone Chido qui a ravagé Mayotte, sans
oublier les pluies diluviennes qui ont meurtri la région de Valence. Crises
sociales avec des vagues de licenciements partout et une industrie européenne
qui souffre du prix de l’énergie mais aussi des stratégies financières des
grands groupes.
Pourtant, l’accumulation de richesses aux mains de quelques-uns n’a jamais
été aussi forte et la répartition entre le capital et le travail jamais aussi
défavorable aux travailleurs. Ils subissent les salaires bloqués, mais aussi
l’inflation, l’économie de guerre et maintenant les discours sur la dette. Les
tenants des intérêts du capital sont en action, appelant à la
« responsabilité », « à la stabilité » pour imposer une
nouvelle saignée dans les « dépenses de l’État ». Entendez par là,
moins de services publics, moins de remboursements dans la santé, mais aussi
revenir sur les trente-cinq heures « pour travailler plus », ou
encore dans quelque temps introduire une part de capitalisation dans les
retraites. Pour eux, la rupture avec les politiques libérales et austéritaires
fait peur. L’enjeu est de taille : suraccumuler les richesses au détriment
du vivant et de la nature.
Ce système capitaliste partout en crise rencontre des résistances :
ici comme de l’autre côté de l’Atlantique, des peuples se soulèvent pour ne pas
sacrifier leur agriculture, leur industrie, leurs vies pour un énième traité de
libre-échange qui ne bénéficiera qu’à des multinationales. Ici comme ailleurs,
une jeunesse refusant la fatalité de la guerre, car elle est toujours la
première envoyée au front, se rebelle contre l’impérialisme, le colonialisme ou
le génocide en cours à Gaza. Ici comme partout, des ouvriers épuisés, essorés
par ce système, refusent le moins-disant social et la compétition, qui usent
leur santé.
En France, le capital a misé sur le président Macron depuis sept ans
pour œuvrer à ses seuls intérêts. Mais face aux résistances, ce capital veut
aller plus loin, plus vite, plus fort pour détricoter notre modèle social, en
finir avec tous les éléments de protection du peuple. Et il est prêt à un
nouveau tour de vis austéritaire, y compris sécuritaire et pourquoi pas demain,
raciste. Milei en Argentine ou Meloni en Italie font bien l’affaire.
Depuis la dissolution, le président Macron nie le rejet massif de sa
politique, exprimé dans les urnes. Coûte que coûte, il utilisera toutes les
« combinazione » politiques, en flirtant avec les limites de la
Constitution, pour tenir son cap politique : Attal essoré, Barnier
censuré, bienvenue à Bayrou le Béarnais. Son discours d’intronisation a montré
qu’il ne changera pas de cap. Ne comptez pas sur lui pour abroger la réforme
des retraites, augmenter les salaires et les pensions, sauver nos emplois
industriels… Ça sera la dette, la dette, la dette.
Et si pour cela, il faut à nouveau dealer avec l’extrême droite pour
assurer sa survie, il le fera. Pour rappel, il a parrainé Marine Le Pen en
2022 pour qu’elle soit candidate à l’élection présidentielle. Celui qui a
« tordu » le bras au président pour aller à Matignon s’assurera à
coup sûr de demander un renvoi d’ascenseur.
Face à ce nouveau coup de force contre la volonté populaire et le choix des
urnes du 7 juillet dernier, il faut que les forces de gauche et de
l’écologie s’organisent et s’appuient sur le mouvement social en cours, qu’il
convient d’élargir et de mobiliser pour contrecarrer les plans élyséens.
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