Michelin. Bénéfice net en 2023 :
1,98 milliard d’euros ; 2 milliards en 2022. Argent public
touché : 50,4 millions d’euros en allègements et réductions d’impôts
divers en 2023 et 135,6 millions d’euros de Cice (crédit d’impôt
compétitivité emploi) entre 2013 et 2018. Emplois : fermeture des usines à
Vannes et à Cholet, où travaillent 1 254 salariés. Auchan.
Dividendes : plus d’un milliard d’euros entre 2021 et 2023. Argent public
reçu : 500 millions d’euros de Cice et, au moins, 8,2 millions
en « allègements de charges » entre 2020 et 2022. Emplois :
moins 10 000 en quatre ans et la suppression annoncée de 2 389
supplémentaires.
Deux exemples et une litanie de chiffres qui disent le scandale de ces
entreprises qui s’abreuvent au robinet de l’argent public depuis des années
sous prétexte de maintien de l’activité et de compétitivité. Des entreprises
qui n’hésitent pas à licencier, à fermer des sites, à saccager la vie de
milliers de salariés et de leur famille. Leurs explications ? Les
résultats sont à la baisse, il faut maintenir les marges, il n’y a pas d’autre
solution pour sauver les emplois et l’entreprise.
Mais que sont devenus les millions et les milliards engrangés les années
précédentes ? Ils ont été déversés sur les actionnaires, accaparés
par une minorité aussi riche que cupide et égoïste. L’argent public sert en
réalité à maintenir, non pas l’activité et l’emploi, mais le niveau de
rentabilité pour les actionnaires. Lorsque celui-ci baisse ou risque de
s’éroder, c’est l’emploi qui devient la variable d’ajustement et le moyen de
faire pression sur les pouvoirs publics pour faire baisser la rémunération du
travail payée par l’employeur.
L’argent public, c’est un jackpot de quelque 200 milliards par an pour
les entreprises sans que personne n’ait de droit de regard sur son
utilisation. Le capitalisme français est sous perfusion de deniers
publics, quand les services publics manquent de moyens et que les salariés sont
sommés de se serrer la ceinture. Oui, la France est un État
providence, mais au service du patronat.
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