On sait l’exercice de la diplomatique climatique
fragile et souvent décevant. La 29e conférence des parties sur
le climat, qui vient de s’achever à Bakou, en est l’illustration navrante. Sous
pression des lobbies, l’impréparation coupable de la présidence
azerbaïdjanaise, le règne des intérêts particuliers et l’obstination des pays
pollueurs à refuser leur responsabilité historique ont abouti à faire de cette COP ce que
beaucoup redoutaient : un coup d’épée dans l’eau. Obtenu à l’arraché au bout de la nuit,
samedi, l’accord final acte le déblocage d’une enveloppe de 300 milliards
de dollars au bénéfice de la transition des pays en développement, à l’horizon
2035. Bien loin des 1 000 milliards estimés par les experts de l’ONU.
Tellement loin des besoins des populations.
Le réchauffement planétaire est un fléau, ses
conséquences ne sont plus chimériques. Elles sont le drame des inondations
meurtrières de Valence et des incendies de Los Angeles. Elles sont le calvaire
des canicules et des sécheresses. Elles sont la violence des tempêtes qui
saccagent tout sur leur passage, l’élévation calamiteuse du niveau des mers qui
menace l’existence même de nombreux États insulaires. La lutte climatique
impose le courage de décisions politiques franches, radicales, qui obligent à
la sortie des énergies fossiles et incriminent l’extractivisme, qui
définissent les responsabilités, qui ordonnent et mettent en œuvre l’impérative
solidarité. Alors que, de Trump à Milei et d’Orban à Modi, l’internationale
climato-sceptique a le vent en poupe, le temps de la demi-mesure est révolu.
Le monde a échoué hier à Bakou. Il a rendez-vous
aujourd’hui à Busan. La Corée du Sud accueille ce qui doit être la dernière
séance de négociations internationales en vue de l’élaboration d’un traité
mondial – le premier du genre – de lutte contre les pollutions plastiques. Là encore, les chances sont
minces de voir se concrétiser les espoirs des défenseurs de l’environnement et
de la biodiversité. Là encore, manœuvres politiques et groupes de
pression en tous genres risquent d’entraver l’indispensable action. Pourtant,
de la santé de la planète dépend notre destin commun. Il est temps d’affronter
les immenses défis environnementaux en cessant de troquer les gants de boxe
pour les moufles.
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