Son procureur, Karim Khan, avait publiquement dénoncé les menaces, les
pressions et les intimidations exercées sur les juges de la Cour pénale
internationale (CPI). Benyamin Netanyahou et ses amis à Washington n’ont reculé
devant aucune manœuvre, jusqu’aux plus odieuses, pour tenter d’entraver la
procédure ouverte à La Haye.
Peine perdue. Les magistrats de la chambre préliminaire ont tenu bon. Ils
ont fini par délivrer les mandats d’arrêt requis contre le premier ministre
israélien et son ministre de la Défense, limogé début novembre, Yoav Gallant,
et contre le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deïf, tous accusés de
crimes de guerre et crime contre l’humanité.
Alors que les hommes, les femmes et les enfants de la bande de Gaza sont
toujours livrés à l’entreprise génocidaire que revendiquent les extrémistes du
gouvernement israélien, cette décision est un signal fort : personne n’est
au-dessus du droit international ;
Elle lance un message explicite non seulement aux dirigeants israéliens,
mais aussi à leurs alliés, à ceux qui leur livrent des armes, à ceux qui
acquiescent à leurs crimes : ils devront répondre de leurs actes, des
comptes devront être rendus pour la dévastation infligée aux Palestiniens dans
les territoires illégalement occupés par Israël.
Le sentiment d’impuissance devant le cataclysme auquel l’armée israélienne
assujettit l’enclave palestinienne est à la mesure du sentiment d’impunité des
responsables politiques et militaires israéliens, qui piétinent le droit
international avec l’assentiment complice des puissances occidentales.
Comme la plainte pour génocide instruite par la CIJ à la demande de
l’Afrique du Sud, ces mandats d’arrêt sont un pas vers la justice. La réaction
de Benyamin Netanyahou, qui vilipende une décision « absurde » motivée
selon lui par « l’antisémitisme » et digne de « l’affaire
Dreyfus », tient de l’abjection.
Recherché par la justice internationale, le premier ministre israélien devra,
pour l’heure, limiter les déplacements qui l’exposent à une arrestation dans
les 124 États parties au Statut de Rome de la CPI. La
communauté internationale doit enfin sortir de la léthargie, stopper ce
criminel de guerre, le contraindre au cessez-le-feu à Gaza et au Liban,
l’empêcher d’étendre sa politique incendiaire à tout le Moyen-Orient.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire