L’impunité est une invitation à laisser libre cours au crime. Et le dédain
des puissances occidentales pour les principes d’un droit international
qu’elles ont elles-mêmes édictés n’est pas étranger à l’hubris avec laquelle
Benyamin Netanyahou déchaîne ses guerres au Moyen-Orient.
Dans un entretien cousu de morgue et de cynisme au Figaro, le
premier ministre israélien prétend agir au nom de notre « civilisation
commune ». C’est pourtant du côté de la barbarie qu’il se range avec
l’entreprise d’anéantissement en cours à Gaza et le déluge de bombes qu’il fait
pleuvoir sur le Liban.
Quand l’armée israélienne cible et affame délibérément les civils, entrave
le passage de convois humanitaires, quand elle utilise dans l’enclave occupée
des captifs palestiniens comme boucliers humains, c’est la barbarie qui se
manifeste. Quand les casques bleus de l’ONU sont pris pour cible au Liban du
Sud, au prétexte mensonger qu’ils serviraient de paravent au Hezbollah, c’est
la loi internationale qui est encore violée sous les yeux de tous.
Benyamin Netanyahou invoque les « valeurs que défend
l’Europe » pour justifier ses crimes de guerre et ses crimes
contre l’humanité, alors qu’il n’obéit qu’aux desseins expansionnistes des
extrémistes de son camp et ne sert dans la région que les intérêts de ses
alliés à Washington.
Selon l’étude conduite en 2018 par l’université Brown, aux États-Unis,
la « guerre contre le terrorisme », dont Tel-Aviv se
revendique, a fait dans le monde au moins 500 000 morts et
37 millions de déplacés et de réfugiés. Des pays entiers ont été
détruits, des sociétés ont été déstructurées, d’innombrables destins ont été
brisés. Le monde n’en a pas été rendu plus sûr, bien au contraire. De la même
façon, les guerres de Netanyahou, qui sèment aujourd’hui la mort et le chaos ne
garantiront en rien, demain, la sécurité des Israéliens.
Les livraisons d’armes doivent cesser ; des sanctions internationales
doivent être prises ; la Cour pénale internationale doit délivrer, enfin,
des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense
Yoav Gallant, comme le demande son procureur, Karim Khan. Sans justice, les
répliques de la guerre en cours au Moyen-Orient n’épargneront pas ceux qui choisissent
l’indifférence ou la complicité.
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