Sous l’effet d’un blocus implacable, de bombardements intensifs,
Gaza est devenue un cimetière dans lequel errent 2,2 millions de
Palestiniens. Les civils payent le plus lourd tribut de la guerre totale et
aveugle qu’y livre Benyamin Netanyahou.
Cette enclave, les messianiques fanatiques et suprémacistes israéliens
rêvent de la recoloniser, à l’image des nouvelles implantations qu’ils ont
imposées dans le sang en Cisjordanie occupée. Dans cet enfer, l’UNRWA ne sait
plus où donner de la tête pour aider une population endeuillée, affamée et
humiliée.
Colonne vertébrale de l’assistance sanitaire, éducative, humanitaire aux
Palestiniens, l’agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au
Proche-Orient est dans le viseur de Tel-Aviv.
Ses infrastructures, dont les écoles transformées en refuges pour
1,9 million de déplacés, ont été pilonnées. Près de 230 de ses membres ont
été tués. Des employés ont été accusés d’avoir joué un rôle dans les attaques
terroristes du Hamas le 7 octobre 2023.
Aucun n’a été reconnu responsable des allégations des dirigeants
israéliens. Les principaux pays donateurs de l’UNRWA ont depuis rétabli leurs
financements, après les avoir suspendus, à l’exception des États-Unis dont la
responsabilité dans l’extension du conflit au Moyen-Orient est immense.
Mercredi encore, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est prononcé contre les
projets de loi actuellement en discussion à la Knesset et dont l’objectif est
de démanteler cette agence et les missions qu’elle mène depuis près de
soixante-quinze ans.
L’UNRWA, qui est dépositaire de la mémoire de l’ensemble des réfugiés
palestiniens depuis 1946 et la Nakba en 1948, est une pierre sur laquelle
achoppe le gouvernement de Netanyahou. L’agence onusienne n’existe que du fait
de l’obstination des dirigeants israéliens à refuser de résoudre ce conflit.
Cela explique sans doute la violence et la nature très idéologique des
attaques qu’elle subit depuis plus d’an. Le comité du Nobel de la paix,
qui doit décerner le prestigieux prix ce 11 octobre, s’honorerait à mettre
en lumière les actions de l’UNRWA, ou encore celle du secrétaire général
de l’ONU, Antonio Guterres, déclaré « persona non grata » en Israël,
au nom d’une certaine idée du droit international, du multilatéralisme et de la
paix.
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